Cameroun : « Deuil national »

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La journée du 24 octobre a été déclarée journée de Deuil national au Cameroun. Ce à la suite du décret pris par le chef de l’Etat Son Excellence Paul Biya après la catastrophe ferroviaire du 21 octobre qui a endeuillé le Cameroun. Les Eglises, les Mosquées, les temples et autres lieux de culte auront servi de cadres pour le recueillement des Camerounais afin de  pleurer leurs morts.

Revenu précipitamment de son séjour à l’étranger, c’est avec émotion  que le président de la République Son Excellence Paul Biya s’est exprimé dimanche 23 Octobre 2016, à l’Aéroport International de Nsimalen : « J’ai appris la nouvelle du déraillement qui a causé des dégâts matériels importants, Face à cette catastrophe, j’ai ordonné  au Gouvernement de prendre un certain nombre d’actions, un certain nombre de mesures, en particulier j’ai prescrit une enquête, une enquête approfondie pour établir les causes profondes de ces accidents, ou de ce drame. J’ai également prescrit que les formations hospitalières qui vont recevoir les blessés les soignent au frais de l’Etat. J’ai décidé que le 24 octobre sera déclaré jour de deuil national. », A-t-il déclaré ».

En marge des prescriptions présidentielles quant à la prise en charge gratuite des blessés dans les différentes formations hospitalières, des villes d’Eséka, Yaoundé et Douala,  le réarmement moral avec la mise en place des cellules d’écoute et d’assistance psychologique et l’ouverture d’une enquête technique et judiciaire pour établir les responsabilités, la journée du 24 octobre a été dédiée aux décédés de l’accident ferroviaire d’Eséka. Une journée de deuil national où les Camerounais, ont communié pour rendre hommages aux disparus. « Je crois que nous devons placer ce deuil national sous le signe de la ferveur patriotique, sous le signe de l’union des cœurs pour qu’ensemble, on continue à relever les défis que l’avenir nous pose. En tout cas, je demande aux Camerounais dans les circonstances comme celles-ci, de faire preuve de courage, de dynamisme et de volonté », avait recommandé le chef de l’Etat à son arrivée. Les églises, les mosquées et les temples étaient les  endroits indiqués pour le recueillement. Les Camerounais y ont convergé comme un seul homme pour prier et recommander les disparus au Créateur. Pour ce faire, des cultes,  œcuméniques pour certains, ont été organisés sur toute l’étendue du territoire. A Yaoundé, par exemple, une messe de requiem a été dite par l’archevêque métropolitain Mgr Jean Mbarga à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Le chef de l’Etat était représenté par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, M. René Emmanuel Sadi. L’on a pu noter la présence du Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, M. Martín Belinga Eboutou, ainsi qu’une brochette des membres de gouvernement, le corps diplomatique et de nombreux fidèles venus en signe de solidarité nationale.

Dans une homélie inspirée par le texte de l’Evangile de Luc au chapitre 7, où l’on portait en terre, le fils unique d’une veuve, Mgr Mbarga exhorte les fidèles à prendre exemple sur Jésus qui a été ému de compassion pour la veuve. « Emu de compassion pour elle, Jésus lui dit : ne pleure pas.  L’heure est la à  compassion, à la solidarité, à l’empathie,  et à de nombreuses prières ; c’est cette miséricorde dans l’Evangile que le Christ nous propose en cette triste circonstance. Le fils de la veuve de Naïm, représente chacun de nos morts et chacun des affligés de cet accident. A nous aussi aujourd’hui, le Seigneur dit : « Ne pleurez pas ». Ne pleurons pas au nom de notre foi. Ecoutons la voix du Christ qui nous console et prend pitié de nous. Cet accident est un Appel à la concorde, à la transcendance qui nous font comprendre que toute épreuve humaine est vaincue par la communion des cœurs et que le meilleur remède à nos peines c’est toujours l’amour que le prochain nous  donne. Donnons donc notre amour à tous ceux qui sont endeuillés », a souligné l’officiant. C’est donc un appel à l’amour, à la solidarité, à la compassion que l’on retient dans cette homélie du prélat, «  car la solidarité est notre arme face à l’adversité », a-t-il conclu.

A l’instar du clergé catholique, les églises protestantes, évangéliques et autres dénominations connexes ont également fait appel à la compassion, à l’amour du prochain, car comme disait un ministre de culte citant la parole de Dieu : «  Pleurez avec ceux qui pleurent  ». Un culte a également été célébré  à la Paroisse   protestante Adna tandis que les imans ont investi les mosquées pour des prières en hommage aux victimes et pour que les personnes durement éprouvées trouvent consolation. A 17h, à la gare voyageurs d’Elig-essono, c’était la cérémonie de dépôt de cierges. L’Eglise Presbytérienne du Cameroun, dans les villes de Douala, Yaoundé, Buea et Kumba a mobilisé les fidèles à la même heure, pour rendre  hommage à leur manière. D’ailleurs, un peu partout, chacun a porté le deuil comme il l’a ressenti. Partout, sur les chaines de télévision, les témoignages ont afflué, soit de la part des auditeurs pour témoigner de la compassion et des condoléances, soit  des témoignages  de la part des rescapés et des familles des victimes, tous empreints d’émotion.

Ce qui s’est passé

Comment oublier dans ces circonstances la journée de deuil national du 21 octobre 2016, qui a rassemblé la nation autour de la catastrophe ferroviaire  survenue sur la voie ferrée au niveau d’Eséka ? L’Inter City 152, parti de Yaoundé pour Douala, transportait à son bord plus d’un millier de passagers.  A ce jour, l’on retient le chiffre provisoire de 80 victimes dont certains corps n’ont pas encore été identifiés et environ 600 blessés. C’est d’un élan de solidarité qu’ont fait montre les populations d’Eséka pour extraire les corps et apporter de l’aide aux blessés. Un vendredi noir que la population camerounaise n’oubliera pas. Il y a d’abord eu la rupture des buses sur l’axe lourd au niveau de Matomb aux environs d’une heure du matin, à la faveur de fortes pluies qui se sont abattues sur la localité cette nuit-là. Ce qui a coupé la Nationale 3 en deux, séparant la capitale politique de la capitale économique. Un signe avant-coureur ?  

Toutefois, les effets induits de cet accident sont des personnes absentes de leurs postes de travail, les écoliers absents de leur écoles, des candidats aux concours de recrutement à la fonction publique absents, qui  voyageaient pour diverses raisons.

Entretemps, la circulation a repris son cours du côté de Matomb. Les équipes du ministère des Tavaux Publics ont travaillé d’arrache-pied pour arriver à ce résultat. Ils ont procédé à l’installation d’un conteneur de 40 pieds en contrebas du pont pour canaliser l’eau, et le gravillonnage sur le pont proprement dit afin de rétablir le trafic, solution dont certains trouvent efficace par rapport à l’ancien ouvrage. Espérons que celui de la voie ferrée suivra !

Samuel Ott B.

Marius Nguimbous
Marius Nguimbous

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