EDITORIAL N°46

EDITORIAL N°46

Par Emilienne N. Soué

La Covid-19 : Une chance pour l’Afrique

Le titre de cet éditorial peut paraître paradoxal quand l’on considère les bouleversements consécutifs à la pandémie du coronavirus dit «Covid-19», depuis son apparition en Chine fin 2019 et sa propagation dans le reste de la planète. A coup sûr, plus rien ne sera comme avant et quelques huit mois après, le dangereux virus n’a pas fini de livrer ses secrets.

Il faut rappeler qu’au cours des trois dernières décennies, le monde a plusieurs fois redouté une pandémie syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), grippe H1N1, Ebola. Finalement, ces inquiétudes ont toujours dépassé la menace. C’est sans doute cela qui a empêché de prendre à temps la mesure du danger que représentait le nouveau coronavirus SRAS CoV 2. Peut-être ne sera-t-il pas aussi meurtrier que la grippe espagnole de 1918, mais son impact économique promet d’être plus dévastateur. De manière assez curieuse, la réflexion à chaud se focalise davantage sur l’après-pandémie que sur la pandémie elle-même. La lutte contre le Covid-19 en cache une autre, encore feutrée mais déjà bien plus féroce, pour le contrôle, dans les années à venir, des ressources sur toute l’étendue de la planète.

L’Afrique est aussi en ordre de bataille, car la pandémie l’a rendue plus consciente de sa vulnérabilité et a mis en lumière sa dépendance économique. D’où la lettre ouverte adressée aux décideurs africains par une centaine d’intellectuels allant de Wole Soyinka et Cornel West à Makhily Gassama et Djibril Tamsir Niane, le 1er mai 2020, laquelle a eu un écho exceptionnel. L’Afrique, disent-ils, « doit reprendre son destin en main ». Et l’on attend, selon eux, des dirigeants du continent le choix et la mise en place d’orientations nouvelles et de solutions pérennes. « Les risques qui planent sur le continent africain, relatifs à la propagation du COVID-19, nous interpellent individuellement et collectivement. L’heure est grave. Elle ne consiste pas à juguler une énième crise humanitaire « africaine » mais à contenir les effets d’un virus qui vient bousculer l’ordre du monde et interroger les fondements de notre vivre ensemble ». Il est donc temps d’agir!

Des initiatives se multiplient désormais çà et là pour capitaliser la fenêtre d’opportunités ouverte par la pandémie du coronavirus. Au Cameroun, à l’heure où les frontières sont fermées, les parlementaires ont trouvé une plateforme autour du thème « Consommer camerounais pour promouvoir l’entrepreunariat et valoriser l’emploi-jeunes» pour le lancement de la première édition de la Journée du patriotisme économique «Made in Cameroon». 

«Le Covid-19 est une occasion unique pour mieux vendre les produits locaux car la difficulté de l’exportation à cause de la fermeture des frontières impose le changement d’habitudes de consommation », a souligné pour expliquer, le député SDF Joshua Osih.

Le gouvernement camerounais planche sur lesdites opportunités. Comment combler le manquer à gagner fiscal à l’heure où la crise sanitaire interroge les modèles de développement fondés sur les échanges commerciaux internationaux ? En oblitérant la mobilité, la crise a réintroduit la notion de limites géographiques et culturelles. Promouvoir la transformation locale est une chose, l’écoulement du surplus quand on a satisfait la demande intérieure en est une autre.

Toutefois, pas question de ne pas profiter de cette aubaine pour repartir, mais pas comme avant...avec une économie en mode Covid-19.

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