Droits de l’homme : Le Cameroun peut-il mieux faire en 2016 ?

Le Cameroun est plus que par le passé sur la sellette en matière de respect, de protection et de promotion des droits de l’Homme. La lutte, ou mieux, la guerre engagée contre la secte islamiste Boko Haram est venue semer la graine de l’urgence. Alors même que le Cameroun marquait le pas en regardant dans le sens de l’abolition de la peine de mort, cette situation de conflit a amené le pays à adopter une loi anti-terroriste qui n’a pas manqué de faire jaser. Toujours à cause de la secte désormais appelée Etat Islamique en Afrique de l’Ouest- les forces de l’ordre ainsi que celles de défense se sont déployées sur le terrain des zones sensibles en l’occurrence l’Extrême-Nord et dans une certaine mesure aux frontières avec la République Centrafricaine et le Tchad. Cette configuration de guerre (quoiqu’ asymétrique), selon les observateurs, fait peser un double risque sur la dégradation du respect des droits de l’Homme au Cameroun. L’un des observateurs des plus proches du théâtre de pratique de la promotion, du respect et de la protection des droits humains au Cameroun est à n’en point douter, la Commission Nationale des Droits de l'Homme et des Libertés (CNDHL).

Si l’on se réfère à son rapport d'activités 2014 ainsi qu’à son rapport sur l'état des droits de l'Homme au Cameroun en 2014, tous les deux présentés au cours d’une cérémonie officielle à la Chambre de Commerce de Yaoundé le jeudi 3 décembre 2015, il y a matière à s’inquiéter. De fait, cette cérémonie conduite par le président de la Commission, Dr. Chemuta Divine Banda, a rendu public un certain nombre de faits et actions se rapportant à la protection et à la promotion des droits de I’Homme au Cameroun en 2014. Rédigé sous la conduite de la très dynamique secrétaire générale, Mme Eva Etongue Mayer, le rapport de cette institution a tiré la sonnette d’alarme sur les violations punitives des droits humains sur le champ des opérations de lutte contre les membres de la secte. Sur le banc des accusés, les forces de défenses camerounaises mais aussi les membres de la secte. Autant dire que les populations sont prises entre deux feux.

Mais là n’est pas tout ! Dans un tout autre sens, en plus des questions de surpopulation dont souffrent nos prisons et qui ont été au centre des échanges entre les chefs des Cours d’Appels des 10 régions du Cameroun et le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso, le Cameroun doit également trouver une réponse topique aux accusations de violations des droits humains que les observateurs décrient sur les grands chantiers (barrages hydroélectriques, autoroutes et ports).

C’est à ce tournant que le Cameroun sera attendu pour les années à venir et surtout dès 2016. C’est dans cette optique que le Premier ministre, Philémon Yang, a présidé le 15 décembre 2015 au Palais des Congrès, une cérémonie avec pour objet de présenter le Plan d’Action National de Promotion et de protection des Droits de l’Homme élaboré par les soins du ministère de la Justice. Mais, il n’y a pas que les acteurs institutionnels comme cette administration qui font des plans. A côté, il y a les observateurs indépendants les plus divers, c’est dans cet ordre qu’il faut ranger l’ordre des avocats du Cameroun et sa Commission des droits de l’Homme…

 Willy Zogo

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