Les administrations et le budget-programme : Le budget de l’exercice 2017

N°42 Affichages : 1480

Lors de la session parlementaire du mois de novembre 2016, les membres du gouvernement sont passés devant la commission des Finances et du Budget des deux chambres, après la présentation du programme économique et financier par le Premier ministre Philémon Yang, dans le  but de défendre leurs enveloppes budgétaires.  Le Parlement ayant validé lesdites enveloppes, voici déclinés, pour certaines  administrations, les programmes correspondants aux ressources financières sollicitées pour l’exercice budgétaire 2017.

 MINISTÈRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DÉCENTRALISATION (MINATD)

Prenant la parole devant l’auguste chambre lors de la session parlementaire de novembre 2016, le ministre René Emmanuel Sadi, a d’abord présenté le bilan de l’année 2016 concernant des programmes prioritaires lancés depuis 2014 et qui s’achèveront en 2019. En droite ligne avec les orientations du Document de Stratégie de Croissance et de l’Emploi (DSCE), le Minatd s’est fixé l’objectif d’établir une administration territoriale moderne, capable de faciliter la participation des citoyens et la société civile dans la gestion des affaires publiques. C’est ainsi que sur le plan de l’administration territoriale, les activités ont porté sur le renforcement du rôle de la loi et la sécurité des personnes et des biens, avec un accent sur :

- l’amélioration de la gestion du territoire et la consolidation de l’ordre public et la sécurité transfrontalière ;

- l’amélioration de l’efficience opérationnelle des autorités administratives.

Sur le plan humain, la présence de l’Etat a été renforcée à certains endroits stratégiques grâce à la nomination d'un adjoint de hauts fonctionnaires de division, d'adjoints de division et de chefs de services dans les bureaux de division supérieurs. La priorité étant le règlement des services  d’assistance technique au programme de réhabilitation de l’état civil au Cameroun, en collaboration avec les maires et le support de la France.

Sur le plan de la protection civile, les problèmes liés à la protection de l'environnement pour des activités économiques viables et à l'amélioration de la prévention et de l'atténuation des catastrophes ont été implémentées. Les actions ont portés sur :

- L’actualisation de la topologie et la cartographie des zones à risque des régions du Nord ;

- L’élaboration du plan d'organisation de secours de la division du Mayo-Kani (Région de l’Extrême-Nord) sur le financement du programme  Résilience de la Population aux effets du Changement Climatique (REPECC) ;

- La délivrance de l’assistance substantielle aux survivants de la catastrophe du Lake Nyos ;

- Le renforcement de la coopération avec l’Organisation de la Protection Civile (OPC).

Fort du processus de mise en œuvre des programmes jusqu’en 2019, le budget défendu de l’exercice 2017 s’élève, en Autorisations d’Engagement (AE) et en Crédits de Paiements (CP), à 73 092 000 000 F CFA. Les quatre programmes à implémenter sont les suivants :

Programme 1. Modernisation de l’Administration Territoriale. Les activités à mener sont les suivantes :

- La gestion du territoire ;

- La réhabilitation du statut de l’état civil ;

-La revalorisation des capacités opérationnelles des autorités administratives ;

- La sécurisation des frontières ;

- Le contrôle de la circulation des armes et les activités des sociétés de gardiennage ;

- La régulation et le contrôle du secteur des jeux ;

- e maintien de l’ordre et la coordination des activités des services décentralisés de l’Etat.

Ce sont donc 51.3% du budget défendu qui sera absorbé par ce programme.

Programme 2. Approfondissement du processus de décentralisation. Les activités à mener consistent en :

- La mobilisation et l’optimisation des ressources financières des autorités régionales et locales ;

- Le financement des projets communaux et intercommunaux ;

- La gouvernance et le contrôle des activités autorités locales ;

- La gestion et suivi-évaluation du processus de décentralisation.

Pour toutes ces actions à mettre en œuvre, ce programme consommera un taux de 20,9% du budget défendu.

Quant au programme 3, dont l’intitulé est « Développement du mécanisme national de la protection civile », avec 5,5% du budget défendu, les actions porteront sur :

- La prévention des risques et catastrophes ;

- La préparation pour répondre aux situations d’urgence ;

- L’optimisation des interventions sur le territoire ;

- La gestion des réfugiés et des personnes déplacées.

Le quatrième programme est appelé « programme support », consommera pour l’ensemble de ces activités à mener 22% du budget de défendu. Il s’agit de « Gouvernance et appui institutionnel dans le sous-secteur administration Territoriale », qui consistera en :

- La supervision, la coordination et le suivi de l’activité des services centraux du Minatd ;

- Le contrôle, l’audit interne et la promotion de la bonne gouvernance au Minatd ;

- Le développement des ressources humaines au Minatd ;

- L’amélioration de l’environnement de travail au Minatd ;

- Les études stratégiques, la planification, la provision et le suivi-évaluation ;

- La gestion financière et budgétaire du Minatd ;

- Le développement du système informatique et stratégique ;

- Le conseil légal au Minatd, avec l’accompagnement de l’opérationnalisation dans l’élaboration des instruments légaux et assurer une meilleure défense de le l’Etat devant les tribunaux ;

- Le renforcement de la communication institutionnelle et la promotion de la pratique du bilinguisme au Minatd, avec comme unité de mesure, le nombre d’activités du ministère couvertes en anglais et en français ;

- La gestion des ressources documentaires, dont l’amélioration de leur gestion sera mesurée par le nombre de documents archivés par an.

Outre le DSCE, les perspectives de 2017 se fondent aussi sur la Vision 2035 du chef de l’Etat, qui s’appuie sur la consolidation du processus démocratique et le renforcement de l’unité nationale.

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE (MINDEF)

S’agissant du contexte dans lequel s’inscrit la feuille de route dudit ministère, Joseph Beti Assomo a souligné qu’il s’inscrit dans un environnement stratégique et sécuritaire marqué par des menaces multiformes, une veille permanente et une attention constante non seulement des forces armées, mais de toute la nation. Ce sont entre autres la lutte acharnée contre Boko Haram, la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée, contre la cybercriminalité et néo-criminalité (coupeurs de route, prise d’otages, insécurité routière, le grand banditisme), ainsi que le concours du Cameroun à la refondation des institutions en République Centre Africaine. Les programmes concernés sont : le renforcement de la défense du territoire ; la participation à la protection des personnes et des biens ; la participation à l’action nationale de développement ; la gouvernance et appui institutionnel dans sous-secteur de la défense.

Il a dressé le bilan de l’exercice 2016 pour chaque programme ainsi que la feuille de route pour l’exercice 2017. Pour ce qui est du renforcement de la défense du territoire, les activités ont portés sur :

- La sécurisation de la façade maritime avec la poursuite de la construction et l’équipement des centres détection ;

- La poursuite du rajeunissement des effectifs des armées qui se traduit par le recrutement en cours dans plusieurs corps armées ;

- La formation continue des forces armées ;

- La poursuite du plan de mobilité nécessaire à l’accroissement de l’opérationnalité des forces de défense ;

- La poursuite de la construction et la réhabilitation des infrastructures spécifiques à l’entrainement, aguerrissement et mise en condition opérationnelle des unités terrestres de combat.

La participation à la protection des personnes et des biens a consisté en :

- La poursuite de la construction des postes de commandement des centres de secours des sapeurs-pompiers ;

- La construction et l’équipement des bureaux de brigades territoriales et postes de gendarmerie ;

- L’organisation des stages spécifiques de renforcement des capacités en police judiciaire ;

- L’acquisition d’un dispositif d’identification des empreintes et des lots de matériels de police technique ;

- L’organisation des campagnes de prévention et de répression routières (réduire le nombre d’accidents et de morts sur nos routes).

Les activités de la participation à l’action nationale de développement ont vu la mise à contribution du Génie Militaire et les Collectivités Territoriales Décentralisées avec comme domaines d’intervention : la santé publique, les travaux publics, l’éducation de base ; la santé militaire pour le relèvement du plateau technique des services spécialisés des hôpitaux militaires de région, le recrutement et la formation du personnel médical, la poursuite des études de faisabilité technico-architecturales pour l’Hôpital d’Instruction de Référence et d’Application des Armées.

Le dernier programme « Gouvernance et appui institutionnel dans le sous-secteur de la défense » a porté sur la défense de l’intégrité territoriale et l’amélioration des conditions de paix et de sécurité favorables au développement économique et social.

Pour l’élaboration du budget 2017, le renforcement de la défense du territoire prend appui sur deux composantes : le capital humain et matériel. De ce fait, les indicateurs de mesure retenus sont le taux de conformité des effectifs et du matériel des unités opérationnelles des armées avec les tableaux des effectifs et de dotation. Avec un taux de 50,9% du budget défendu, il consistera à :

- Renforcer les moyens de défense terrestre, maritime et aériens ;

- Soutenir les unités opérationnelles des forces de défense ;

- L’intensification de la recherche du renseignement opérationnel ;

- L’appui à la formation initiale et continue des forces de défense ;

- Commander et coordonner les unités opérationnelles des armées

La participation à la protection des personnes et des biens a pour objectif de garantir les conditions de sécurité et de paix avec pour indicateur le taux de criminalité. Le ministre pourra compter sur le concours de la Gendarmerie, les Sapeurs-pompiers et la Justice Militaire pour l’atteinte de cet objectif, gage de l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de l’Etat de Droit. L’allocation de 150 621 411 000 F CFA sera destinée à :

- Renforcer les capacités opérationnelles des unités de sapeurs-pompiers ;

- Intensifier de la lutte contre l’insécurité routière ;

- Améliorer l’administration de la justice militaire et conditions de détentions dans les prisons militaires ;

- Renforcer les capacités des ressources humaines ;

- Renforcer les capacités des unités de Gendarmerie Nationale de maintien de l’ordre ;

- Intensifier la lutte contre la grande criminalité ainsi que le renforcement de la collecte du renseignement.

Quant au programme consistant à La participation à l’action nationale de développement, il aura pour fil conducteur apporter un appui dans les domaines spécifiques contribuant au développement socio-économique du Cameroun, l’indicateur de mesure retenu étant le taux de réalisation des diverses sollicitations à l’endroit des structures spécialisées du Mindef. C’est un taux de 2% par rapport au budget défendu qui sera absorbé par ledit programme. Les actions à mettre en œuvre, étendues aussi dans les zones difficiles d’accès ou d’insécurité, sont les suivantes :

- La relance des activités du Génie Militaire

- L’amélioration de l’offre sanitaire des hôpitaux et centres médicaux militaires ;

- La participation aux missions d’éducation nationale et de formation professionnelle

La quatrième composante de la feuille de route du Mindef pour l’exercice 2017 est appelée Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur de la Défense. Avec un taux de 18,15% du budget défendu, il vise à améliorer la combinaison des services et assurer la bonne mise en œuvre des programmes du Mindef, avec un accent sur le pilotage judicieux et la coordination permanente de l’ensemble des organismes impliqués. L’indicateur retenu ici étant le taux de réalisation des actions budgétisés au sein du Mindef, ces actions consisteront en :

- La coordination des affaires administratives du Mindef;

- La satisfaction des charges communes du Mindef ;

- La coopération militaire et internationale ;

- L’appui institutionnel au suivi et à l’élaboration de la politique de défense nationale, ainsi qu’aux unités de la Gendarmerie Nationale ;

- L’assistance et la réinsertion des anciens combattants et victimes de guerre.

Au total, c’est un budget évalué, en Autorités d’Engagements et en Crédits de Paiements, de l’ordre de 479 118 050 000 F CFA qui ont été défendus.

MINISTÈRE DU COMMERCE

Le bilan de l’année 2016 a été ponctué par quelques réalisations. Sur le plan du commerce intérieur :

- la disponibilité du gaz domestique suite à un accord conclu le 13 Octobre 2016, entre le Ministère du Commerce et la Commercial Bank of Cameroon, la société Camerounaise de transformation Métallique (SCTM) et la Tradex ;

- la publication de la première édition de l’annuaire statistique sur le commerce, exploitable par toutes les catégories de personnes ;

- la promotion du « Made in Cameroon », avec l’organisation des foires et des manifestations promotionnelles telles que Festicacao, Festicoffe, l’instauration de deux points café (Aéroport de Nsimalen, Siège de la Camwater (Douala), ainsi que des journées de dégustation de notre café chaque mois à l’immeuble siège du ministère ;

- la distribution des denrées alimentaires avec la construction de 20 halles pour les marchés périodiques;

- des opérations coup-de-poing avec la saisie d’une quantité importante d’huile de marque Jadida (date de péremption falsifiée), démantèlement d’un réseau de vente de riz avarié avec de nouvelles dates de validité (saisie de 25 tonnes au marché Mvog-Ada).

Sur le plan du commerce extérieur, rendre disponible les produits de première nécessité avec un accent particulier sur les accords sur les prix concertés qui ont permis de maintenir le taux d’inflation en dessous de 3%.

Prenant appui sur le DSCE, boussole de l’action publique telle que définie par le chef de l’Etat, M. Luc Magloire Mbarga Atangana a donné les objectifs des programmes à implémenter en 2017. Il s’agit pour le commerce interne, assurer un approvisionnement régulier du marché intérieur dans les conditions de concurrence saine ; et sur le plan extérieur, développer, promouvoir et contribuer à la diversification des échanges de biens et de services à forte valeur ajoutée.

Le contexte est marqué par le fait que les produits africains qui bénéficiaient d’un accès préférentiel sur le marché américain risquent de se voir refusés suite à la tendance au protectionnisme de la politique nouvelle de pays. La crise asiatique qui a entrainé le ralentissement de l’économie chinoise, qui à lui seul représentait 11% des importations dans le commerce international. L’instabilité de la Turquie et les sanctions économiques sur la Russie constituent d’énormes freins à nos efforts de conquête de nouveaux débouchés.

Pour réussir à maitriser ce marché sans cesse fluctuant, le Mincommerce entend accroître la compétitivité des exportations avec un accent sur la dématérialisation des procédures, élargissement du champ des agréments et la diversification des partenaires. La feuille de route pour l’exercice 2017 regroupe les programmes suivants :

- Renforcement de l’intégrité régionale. Le Mincommerce entend participer à la 8è foire transfrontalière de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), intensifier l’accompagnement des entreprises, l’obtention d’agréments aux régimes préférentiels communautaires, la pénétration des marchés émergeants dont la participation de la foire de Johannesbourg permettra un transfert de technologie. Consolidation de la coopération Nord-Sud du Cameroun. La réhabilitation de 250 séchoirs à cacao (dans les départements du Moungo, Littoral), la certification et l’acquisition du matériel informatique ainsi que le renforcement des capacités du personnel (dématérialisation dans la procédure d’inscription au fichier des impôts) sont quelques activités au menu. Ces deux programmes représentent 4,25% du budget défendu.

- Régulation du marché intérieur, avec 52,8% du budget défendu, consistera en : la construction et l’appui à l’organisation des foires foraines locales tel que Promote 2017 ; la promotion de l’équité dans les transactions commerciales ; la modernisation, la production et diffusion de la mercuriale des prix ; le renforcement des moyens d’intervention des unités de contrôle ; le lancement des études de construction d’un marché d’intérêt national (MIN) à Yaoundé ainsi qu’un complexe commercial de halles spécialisées à Douala.

- Gouvernance et appui institutionnel du secteur du Commerce. 42,95% du budget défendu que consommeront ce programme regroupera les actions ci-après : la finalisation des travaux de construction de la Délégation Régionale du commerce du Nord-Ouest ; la réfection des bâtiments abritant les services du ministère avec acquisition du matériel roulant, informatique ainsi que l’équipement de ces services en mobilier de bureau ; l’élaboration de l’annuaire statistique sur le commerce (pour ces 2è et 3è éditions) ; installation d’un réseau de communication Intranet en vue de faciliter les échanges d’informations entre les services ainsi que la réduction du délai de traitement.

MINISTÈRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES (MINREX)

Pour défendre le budget dudit ministère, c’est le ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures chargé de la Coopération avec le monde islamique, Adoum Gargoum, qui s’en est chargé. Prenant la parole, il a d’abord fait un bilan de l’année écoulée sur les quatre programmes.

Pour ce qui est de la Valorisation du potentiel de la coopération bilatérale, l’élargissement de la carte diplomatique et consulaire afin d’étendre et de diversifier les relations bilatérales du Cameroun ; la création d’un cadre juridique pour le développement des relations de coopérations bénéfiques mutuellement avec les pays amis tels que la Chine, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Australie ; la consolidation des amitiés traditionnelles avec les visites de plusieurs chefs d’Etats au Cameroun, la participation au 2è sommet régional sur la sécurité au Nigéria de 14 mai 2016, la participation à la Conférence des Parties (COP 22) à Marrakech (Maroc) ; la coopération avec les autres administrations avec le projet de création d’une fabrique bio de cacao au Cameroun, le suivi du projet d’interconnexion par fibre optique (Brésil-Cameroun), le renforcement des capacités opérationnelle des services extérieurs avec le processus de rénovation et de réhabilitation des missions diplomatiques et consulaires telles la résidence et la chancellerie de l’Ambassade du Cameroun au Nigéria, phase de finalisation de la chancellerie du Cameroun aux Etats-Unis. Dans la Redynamisation de la coopération multilatérale de la coopération décentralisée, dont le contexte a été marqué par la montée du terrorisme à l’échelle internationale ainsi que la piraterie maritime, le Minrex s’est attelé à la mobilisation des actions externes pour la sécurisation de notre intégrité nationale et la recherche d’appuis multilatéraux ; valorisation de la présence du Cameroun sur la scène internationale en nommant des nationaux au sein de la Force Multinationale Mixte (renouvèlement de mandats et élection de nouveaux responsables) ; optimisation et rationalisation de la coopération décentralisée avec la suivi –évaluation des actions des ONG étrangères au Cameroun, le contrôle de cohérence entre les actions extérieures des CTD et la politique générale de coopération du gouvernement. La Gestion des Camerounais à l’étranger dont la mobilisation et l’encadrement à l’étranger a porté sur la protection sociale et juridique accrue (la négociation avec le Qatar, le Liban, le Koweït, les Emirats Arabes Unis), les appuis multiformes pour le rapatriement des Camerounais. Le volet Gouvernance et appui institutionnel dans le secteur relations extérieures a consisté en l’élaboration d’un annuaire des associations des Camerounais à l’étranger, l’entame du processus d’établissement des cartes consulaires biométriques des Camerounais à l’étranger, la gestion des flux migratoires et la négociation d’accords avec la Belgique, la mise en œuvre du projet de l’Agence Française de développement pour un investissement productif, la finalisation du projet pilote de coopération Cameroun-Organisation Internationale des Migrations assorti d’un guide sur la capitalisation du potentiel de la diaspora camerounaise.

Pour le budget 2017, les quatre programmes seront répartis de la manière suivante :

Valorisation du potentiel de la coopération bilatérale. Les activités, qui absorberont 45,8% du budget défendu, s’appesantiront sur :

- La densification de la coopération avec les nouveaux partenaires avec l’ouverture de missions diplomatiques au Soudan et en Ouganda ;

- La tenue des rencontres bilatérales avec les pays partenaires et amis pour une mise en œuvre effective des accords signés avec ces pays.

Ces activités visent à capitaliser la participation de notre pays à différents fora et à encourager les missions de prospection économique dans les zones et les pays à croissance rapide, ainsi que le renforcement des capacités des ressources humaines.

Redynamisation de la coopération multilatérale de la coopération décentralisée. Pour un taux de 10,42% du budget défendu, il se déclinera en comme suit :

- La recherche des soutiens dans la lutte  contre Boko Haram ;

- La finalisation des accords tripartites entre le Cameroun et la République Centre Africaine et le Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR), ainsi que le Cameroun, le Nigéria et le HCR afin de favoriser le retour des réfugiés ;

- La mise en place de la commission d’éligibilité au statut de réfugié ;

- La finalisation de négociation avec le Commonwealth Enterprise Investment Council dans le but le conquérir les marchés de l’espace du Commonwealth et attirer les investissements vers notre pays ;

- L’élaboration d’un document de stratégie nationale afin d’accroître le nombre de Camerounais aux postes de responsabilités dans les organisations internationales et promouvoir les intérêts de notre pays ;

- La mise en place d’une plateforme de collaboration avec les ONG et la société civile visant à accompagner les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) dans l’élaboration et la formulation de projets à soumettre pour financement.

Gestion des Camerounais à l’étranger. Représentant 9,41% du budget défendu, les actions à mener sont les suivantes :

- Instauration d’un compte d’affectation spécial en faveur des Camerounais à l’étranger en situation de détresse ;

- La tenue des journées économiques et commerciales de la diaspora dans les pays comme le Brésil, la Turquie, les Etats-Unis et la France ;

- Capitaliser l’expérience des pays en matière de gestion de la diaspora présente dans les pays comme la Chine, l’Inde et Israël avec les missions techniques d’information au Sénégal, au Mali, au Burkina-Faso ;

- L’élaboration d’un guide sur le Cameroun à vocation touristique, diplomatique et économique ainsi que sa diffusion dans les missions diplomatiques et consulaires du Cameroun à l’étranger ;

- Recensement qualitatif et quantitatif des Camerounais à l’étranger et accélérer le rythme et le taux de d’inscription sur les listes électorales par les missions mixtes Minrex-Elecam ;

- Application des mesures destinées à encourager les camerounais à investir de retour dans leur pays.

Gouvernance et appui institutionnel dans le secteur relations extérieures. Pour une part relative de 34,35% du budget défendu, il consistera en :

- L’amélioration du cadre de travail et le développement des ressources humaines des services du Minrex ;

- L’amélioration de la gestion financière et budgétaire qui inclut la poursuite de la réforme administrative ainsi que l’élaboration du manuel de procédures des ressources humaines, l’amélioration des conditions de vie des personnes du Minrex (création d’une salle de sport et d’infirmerie), l’élaboration et exécution du budget-programme ainsi que l’amélioration de la qualité de la dépense.

Pour une feuille de route si dense, cela a bien valu de défendre un budget colossal de 67 654 000 000 F CFA.

MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SUPÉRIEURES (MINESUP)

Courant 2016, les réalisations des programmes ci-après ont porté sur plusieurs actions dont se félicite ledit ministère, avec les défis majeurs multiples. Le programme Développement de la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur avait pour objectif rehausser la qualité et la quantité du nombre d’étudiants formés dans les établissements technologiques. Les activités ont porté sur l’atteinte de 24%, d’ici 2018, d’étudiants inscrits dans les filières technologiques et professionnelles (22% actuellement) ; moderniser les infrastructures académiques et améliorer le dispositif de pilotage afin de renforcer le dispositif institutionnel ; la construction d’infrastructures académiques et sociales ainsi que leur équipement ; la révision et l’élaboration des curricula de formation avec les acteurs du système éducatif. La Modernisation et la professionnalisation des établissements des facultés classiques a porté sur l’harmonisation des programmes des filières des examens nationaux de l’enseignement supérieur aux besoins du marché ; l’opérationnalisation des annexes de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de Bertoua, Ebolowa et Garoua ; la construction d’un bloc pédagogique R+3 (Université de Douala) ; des cadres de concertation permanente entre le Minesup et les différentes communautés universitaires ; le renforcement des partenariats entre les structures de formation et les milieux socio-professionnelles pour le développement du numérique. Le Développement de la recherche et de l’innovation universitaire avait pour objectif de renforcer le système national de la recherche et l’innovation universitaire pour un transfert de technologie qui consistera à soutenir et impulser la productivité industrielle. Il a porté sur la mise en service de centres de recherche à la FSJP à l’Université de Yaoundé I ; l’opérationnalisation de l’observatoire des métiers ; la construction en cours de l’immeuble académique de l’Université inter-Etats Cameroun-Congo à Sangmélima ; les études préalables à la construction du rectorat de l’université panafricaine à Yaoundé ; les études préalables à la mise en place d’une plateforme de coopération universitaire. Le quatrième programme qui a porté sur la Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur enseignement supérieur avait pour objectif, améliorer la coordination des services et assurer la bonne mise en œuvre des programmes du Minesup en vue d’atteindre un taux de 97% en 2018 (91% actuellement). Pour y arriver, le Minesup en 2016 a organisé le salon de l’entrepreneuriat avec la participation de près de 50 entreprises, 40 établissements secondaires et 100 universités ; la délivrance de 620 équivalences de diplômes ; l’octroi de compléments de bourses et aide à 517 étudiants camerounais boursiers de la coopération internationale ; l’organisation d’examens nationaux.

S’agissant du budget 2017, le ministre Jacques Fame Ndongo l’a présenté à l’intérieur des quatres programmes ci-après. Le programme Développement de la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur, 11,71% du budget défendu, va s’appuyer à poursuivre l’opérationnalisation des établissements technologiques et professionnelles avec l’acquisition des équipements d’ateliers et de laboratoire).

Celui de la Modernisation et la professionnalisation des établissements des facultés classiques avec 2,12% du budget global défendu, portera sur l’amélioration durable du taux d’employabilité ds diplômés de l’enseignement supérieur.

23,6% du budget global défendue sera alloué au programme « Développement de la recherche et de l’innovation universitaire ». Il sera question de parachever la construction et l’équipement de l’immeuble académique de l’université inter-Etats Cameroun-Congo ; le démarrage des travaux de construction du rectorat de l’université panafricain à Nsimalen ainsi qu’assurer le financement des fonds de contrepartie des projets e-éducationnal (CETIC, GPE).

Le programme support Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur enseignement supérieur avec une allocation de 62,57% du budget global du ministère, s’articulera autour de la coordination des services, la mise en œuvre des programmes susmentionnés, l’implémentation du SIGIPES II, le paiement des salaires aux personnel ainsi que d’autres activités importantes au sein de la communauté université.

Le budget pour 2017 concernant le ministère s’élève à 67 654 000 000 F CFA augmenté d’un compte d’affectation spéciale d’un montant de 14 millions destiné à soutenir la modernisation de la recherche.

MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES (MINESEC)

L’exposé du ministre, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, a fait état non seulement du bilan de 2016, mais des innovations qu’implémenteront les programmes de l’exercice 2017. S’agissant du bilan de l’exercice de l’année écoulée, le programme Renforcement de l’accès à l’enseignement secondaire a porté sur la construction et l’équipement en kits de matériels didactiques ainsi que la connexion de 10 établissements au réseau électrique de Eneo. L’Amélioration de la qualité de l’éducation et de la vie en milieu scolaire dans le sous-secteur des enseignements secondaires a porté sur le renforcement des capacités de 160 enseignants en Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), l’élaboration du guide d’accompagnement psychologique des élèves en difficulté scolaire ainsi l’organisation des examens et concours officiels. Quant à « Intensifier la professionalisation et optimiser la formation dans le sous-secteur des enseignements secondaires », le ministère s’est appesanti sur l’organisation et le suivi-évaluation des Journées Portes Ouvertes de l’enseignement technique et professionnelle ; la connexion de 50 lycées à Internet ; l’organisation de la semaine nationale du bilinguisme ; l’achèvement des travaux de construction, d’équipement ainsi que l’ouverture du lycée technique et professionnel agricole de Yabassi. Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur des enseignements secondaires a porté sur le contrôle et l’audit de l’utilisation des subventions accordées à 96 établissements, la production d’un annuaire statistique ainsi qu’un rapport d’analyse de l’annuaire en vue de renforcer le système d’information, la nomination de chefs d’établissements, la formation des chefs d’établissements en gestion administrative.

L’innovation majeure qu’on relèvera est le concept d’ « Enseignement secondaire de 2è génération ». La composante majeure de ce concept est le Projet d’Enseignement Secondaire pour Pays Emergeant et Résilient (PROESPER) se compose de :

- Formation de ressources humaines capables de porter l’émergence et notamment prendre activement part aux projets structurants (actuels et avenirs). L’accent sera porté sur les produits de l’enseignement secondaire de les doter des compétences et d’un potentiel d’employabilité pour participer au processus de création de richesses ;

- Atteindre la parité entre les séries scientifiques et non-scientifiques de l’enseignement général ;

- Instauration de nouvelles filières : Métaux en feuilles qui se justifie par la construction du chantier Naval et le port en eau profonde de Kribi, la mécanique-auto de par l’installation future l’usine de montage de véhicule à Douala, voire une visite chez le constructeur automobile et même une possibilité de financer cette formation en alternance. La création de ces filières dans les lycées techniques et CETICs desdites agglomérations, se justifie par l’établissement d’une usine de montage de tracteur d’Ebolowa, la réparation de véhicules de poids lourds de la Cemac qui transitent vers le Tchad et la République Centre Africaine.

- Renforcer l’adéquation entre la formation et l’environnement sociologique et professionnelle dont la construction des lycées techniques professionnelles agricoles à Yagoua, Extrême-Nord, Lagdo et l’instauration des filières production animale et végétale dans ces lycées.

Le concept Enseignement secondaire de 2è génération va plus loin. Il est prévu l’instauration en 2017 du Projet d’Incitation à la Lecture (PIL) qui passe par l’installation d’un Wifi dans les établissements secondaires expérimentaux à Yaoundé, Douala, Edéa, Bamenda et Buea. Il sera question pour les élèves de télécharger les livres scolaires et d’en lire un par mois, sera évalué et la note figurera dans le bulletin de note. Le ministre a même saisi cette occasion pour exhorter les parents et les tuteurs à offrir plus les livres à leurs enfants que des confiseries ou des téléphones dernier cri. Une allocation de 250 millions sera mis à disposition pour primer les élèves les plus méritants par régions dans le but de rehausser la culture de l’excellence.

Ces innovations s’inscriront dans le cadre des quatre programmes sus évoqués : Renforcement de l’accès à l’enseignement technique et secondaire (62% du budget global du ministère) avec l’objectif de porter le taux de transition du primaire au secondaire de 62,62% à 72% ; Amélioration de la qualité de l’éducation et de la vie en milieu scolaire (7,7% du budget global du ministère) a pour objectif est qu’au moins 75% des apprenants achèvent les cycles d’études ; Intensifier la professionnalisation et intensifier les formations (12% du budget global du ministère) consistera à « porter à 60 le nombre de filières professionnalisantes pour progressivement adapter l’enseignement secondaire technique et professionnel à l’environnement socioéconomique ». La Gouvernance et appui institutionnel (17,7% du budget global du ministère) avec entre autres la vulgarisation de la cellule juridique et la défense des intérêts de l’Etat au Minesec. C’est un budget dont l’investissement porte sur 8 900 000 000 F CFA et le fonctionnement 20 055 000 000 F CFA.

BILAN SESSION LÉGISLATIVE 2016 AU SÉNAT

Se félicitant de la bonne tenue de la législative, le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, a posé un diagnostic: Les différentes feuilles de route des ministères ont pris en compte plusieurs défis majeurs. Le premier est celui de l’investissement public à travers l’exécution des projets structurants et le plan d’Urgence Triennal. Le deuxième repose sur l’amélioration du climat des affaires et l’esprit de compétitivité de notre économie afin qu’elle puisse attirer les investissements privés étrangers pour une production industrielle plus accrue ainsi que la création d’emplois. L’Etat du Cameroun en a tenu compte en adoptant la loi autorisant le président de la République a ratifier l’agrément entre le Canada et le Cameroun pour la promotion et la protection des investissements ; la loi fixant le capital minimum et les conditions d’établissement des Sociétés à Responsabilité Limitée (Sarl) ainsi que l’institution du Code minier lors de la dernière législature.

Le troisième défi concerne l’innovation, qui requiert notre capacité à créer, notre aptitude à  l’innovation permanente et à la recherche. Son opérationnalisation consiste à offrir des produits à des prix compétitifs ainsi que la ratification de l’Accord de Bangui qui institue les conditions pour un environnement propice à la créativité et à l’innovation.

Le quatrième défi repose sur la sécurité et la paix dont l’objectif des actions à mener consiste à réguler, par les moyens légaux, le contrôle du trafic des armes et munitions à travers le territoire national. Le cinquième défi porte sur la résilience de notre économie nationale et notre société face aux changements climatiques. L’épineux problème des APE pour le développement des pays africains a aussi été pris en compte.

Il s’est félicité de la participation des sénateurs à la 69è session du Comité exécutif et la 39è Conférence des Avocats des Parlements Nationaux du Parlement Africain (Rabat, Maroc) ; la réunion parlementaire organisée par l’Union Postale Universelle (UPI) avec la conférences des États-Unis, avec le Parlement du Maroc ainsi que la conférence des Etats parties sur le climat. Les conséquences néfastes des activités humaines (dont le Cameroun n’en est pas épargné).

Samuel Binyegui Ott  

Super Utilisateur
Super Utilisateur

Articles liés