Les chantiers de l’Emergence: Pose de la première pierre sur les berges du Wouri

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Le président de la République, Son Excellence Paul Biya a procédé à la pose de la première pierre du deuxième pont  sur le Wouri, puis,  à l’inauguration de l’unité de production du gaz naturel dans la zone excentrée de Ndogpassi à quelques encablures de la mégalopole. Deux actes majeurs dans le processus de l’Emergence.

C’est avec un agenda bien chargé que le président de la République s’était déplacé pour un séjour de 72 heures à Douala, la capitale économique. Cette  visite a inscrit deux repères majeurs. Jeudi 14 novembre, il procédait à la pose de la première pierre du deuxième pont sur le Wouri. Le lendemain, vendredi 15 novembre, il inaugurait l’usine de production du gaz naturel  de Ndogpassi. Et, en marge de ces deux évènements  d’importance, le président Biya accordait des audiences aux forces vives de la nation (autorités administratives et traditionnelles, élus de la nation, élites, sociétés civiles, etc.).
« Chaque pont, chaque route, chaque hôpital, chaque école, chaque logement, est un pas de plus vers la modernité et au bout du compte vers l’émergence. Cet objectif vital que nous nous sommes fixés ne concerne pas que le gouvernement, il est l’affaire de tous, chacun à sa place dans notre société peut et doit y contribuer. Construisons ensemble, quelques soit les obstacles, un pont vers un meilleur avenir pour notre pays », avait déclaré le président Paul Biya à la faveur de son message lors de la cérémonie de pose de la première pierre du deuxième pont sur le Wouri.
S’agissant dudit pont, il est long de plus de 8OO mètres, il comprendra cinq voies routières et deux ferroviaires, soit une emprise d’environ 25 mètres ; deux kilomètres de voies de raccordement seront prévues avec le réseau de voiries de Douala, d’après la description donnée par le chef de l’Etat dans son discours, ce à la suite des explications renforcées, au plan technique, par le maître d’ouvrage, le ministre des Travaux publics, Patrice Maba Salla : « c’est un,  ouvrage à deux tabliers, dont un tablier routier et un tablier ferroviaire d’après les explications du. Cela pour éliminer l’insécurité que pourrait constituer la coexistence de deux voies sur un même tablier. La deuxième composante est une composante de raccordement, soit plus 7 km cela pour harmoniser et prendre le relai de la grande circulation qui sera désormais  possible sur les tabliers ».
Le groupe français qui réalisera l’ouvrage est  SOGEA SATOM, il a été  déclaré adjudicataire après  plusieurs appels à candidatures  infructueux, un feuilleton qui avait défrayé la chronique. Dans le cahier des charges, il y a la contrainte environnementale, l’obligation d’utiliser les matériaux locaux et une main d’œuvre camerounaise. Les travaux de ce joyau architectural comme en atteste  la maquette, vont durer 44 mois et le coût est de 120 milliards environ, sur des fonds AFD, C2D et BIP.  Il est alors compréhensible  que le chef de l’Etat rende  hommage à la France, dans le cadre de l’appui financier et technique dont a bénéficié le Cameroun. D’ailleurs,  c’est avec  la nouvelle ambassadrice de France Mme Christine Robichon, qu’il a  procédé à  la pose de la première pierre du deuxième pont du Wouri.
Cette  cérémonie a été l’occasion de mettre en lumière le calvaire que vivent les populations de Douala qui doivent traverser les deux rives du Wouri  chaque jour et les Camerounais qui doivent traverser la région du Littoral pour se rendre dans le Nord-ouest, le Sud-ouest et l’Ouest. « Ce jour était attendu, ce jour était longtemps espéré. Avant 1955, faut-il le rappeler, pour aller à l’autre rive du fleuve Wouri, il fallait le faire à la nage ou en pirogue, c’était très sélectif, c’était très laborieux, c’était même  très risqué. Et puis le pont est arrivé, et depuis quelques temps, les embouteillages nous font regretter la nage et la pirogue d’autrefois, qui  tout compte fait, apparaissent aujourd’hui plus rapide. Cette cérémonie vient nous donner l’espoir de sortir du cauchemar que vient nous donner la traversée du pont du Wouri. C’est un cadeau inestimable », s’était réjoui l’élite Sawa, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Laurent Esso, lors de son allocution de remerciement au président. Il avait ajouté :« Vous êtes donc à Douala pour la pose de la première pierre du second pont de Douala. Un pont qui reliera la rive gauche du fleuve, Bonassama Bonabéri à la rive droite Deido Bonantone, un pont qui au-delà de sa fonction économique, de facilitation des échanges, renforcera les liens parfois fragilisés entre deux parties du Cameroun».
Le vœu du chef de l’Etat à propos de cet ouvrage: « La suite utilitaire de la construction de ce pont ne nous empêche pas d’espérer qu’il devienne un ouvrage d’art dont l’esthétique assurera la renommée au-delà de nos frontières, à l’instar des ouvrages tel le pont Neuf de Paris, le Tower Brigde de Londres, le pont de San Francisco ou encore le pont de Tancarville sur la Seine».

Douala symbole des grandes réalisations

Après un 14 novembre particulièrement chargé, la journée du 15 le sera tout autant pour le chef de l’Etat. La scène change de décor pour se déporter à Ndogpassi, un quartier excentré de l’arrondissement de Douala IIIe. Ici, c’est la coupure du ruban de l’unité de production du gaz naturel de Ndogpassi.
Cette cérémonie s’est également articulée en quatre temps: l’allocution du Délégué du Gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, Fritz Ntone Ntone, l’allocution du Ministre de l’Eau et de l’Energie, M. Basile Atangana Kouna, la remise des cadeaux des chefs Bassa et Bakoko  au couple présidentiel, le discours du chef de l’Etat, la coupure du ruban figurant l’inauguration de l’unité de production et enfin le vin d’honneur.
«L’énergie se situe au cœur de tout processus de développement, sans elle, il ne peut y avoir, ni industrie, ni transformation de matières premières et donc, pas d’économie moderne ». D’où, l’octroi à la société RODEO DEVELOPMENT LIMITED, une filiale de la Société britannique Victoria Oil and Gas, le permis d’exploitation de ces gisements du gaz naturel de Ndogpassi. A cet effet, l’unité produira du gaz à usage industriel, destiné aux entreprises industrielles, et aux centrales thermiques.
« Avec une capacité de production de 20.000 000 de P  Cubes de gaz par jour. Cette usine dont les installations sont opérationnelles depuis janvier 2012, fournit environ 2000 000 de petits cubes de gaz par jour à 18 industries de la zone industrielle de Bassa à Douala, à travers un réseau de pipe-line de 16 km de long ». L’unité de production de gaz contribue également à l’amélioration de l’offre nationale en énergie électrique. Le gaz produit à Ndogpassi n’est donc pas destiné aux ménages : «le gaz produit ici à Ndogpassi est dans le langage technique ce qu’on appelle  un gaz sec, c’est-à-dire essentiellement composé du Méthane et très faible en butane et propane, et ne peut donc être transformé en gaz domestique propre à l’usage des ménages. Il s’agit d’un produit gazier à usage industriel dont l’intérêt pour les populations est indirect, en tant qu’il contribue à la réduction des coûts des facteurs », a expliqué le ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna.

« L’énergie est la reine des batailles du progrès et du développement »

Ces propos du chef de l’Etat expriment à suffisance l’importance de cette inauguration, puisque, comme l’affirme l’initiateur de la politique des grandes réalisations,« La mise en production par Rodeo des réserves de gaz naturel prouvés et confirmés par le forage de puits complémentaires sur le champ gazier de Ndogpassi, et la réalisation des forages de développement pour accroitre les réserves, prouvées, probables et possibles de gaz naturel, s’inscrivent dans le droit fil de notre politique de recherche et de développement des gisements d’hydrocarbures. Ces investissements, évalués à plus de 100 000 000 de dollars US, soit50 milliards de nos francs environ, produiront sans aucun doute, de nombreux effets positifs aux plans économique, technologique et social ».
Cette unité de production, c’est la Société RODEO Development Limited, une filiale de la société britannique Victoria Oil and Gaz est le  nouvel  opérateur du permis d’exploitation du gisement de gaz de Ndogpassi. Ceci a été favorisé par les mesures incitatives prises par le gouvernement pour attirer des investisseurs, notamment avec le code des investissements et le code gazier.
Ces mesures sont issues de la volonté politique du chef de l’Etat: «C’est pourquoi,  dit-il, j’ai mis la question de l’énergie, au centre de notre politique de grandes réalisations ». Dans cet esprit, le gouvernement s’est doté d’un plan de développement du secteur de l’énergie qui prévoit à la fois, l’accomplissement significatif de la production énergétique, l’extension des réseaux de distribution et le développement des énergies renouvelables. «La construction des barrages de Lom Pangar, Memvele et Mekin, montre bien que ce programme est en voie de réalisation. L’aménagement hydroélectrique du cours de la Sanaga, viendra compléter ces dispositifs. Quant à la valorisation de notre potentiel gazier, il est encore en cours dans la région de Kribi. L’activité de la société RODEO se situe bien dans cette perspective», a t-on appris.
Les deux évènements qui ont auront marqué la capitale économique s’inscrivent dans la politique des projets structurants  engagée par le chef de l’Etat dans le cadre de la politique des grandes réalisations. Il nous souvient d’ailleurs que lors de son dernier passage dans la capitale économique, il avait promis de faire du Cameroun un vaste chantier. L’occasion était d’ailleurs fort opportune pour annoncer les chantiers à suivre : « L’état de notre réseau routier a été longtemps un handicap pour notre économie. Il a  été sensiblement amélioré au cours des dernières années. Je saisis l’occasion pour vous confirmer que d’autres travaux routiers d’importance vont être entrepris à bref délai. Il s’agit de la première phase de la nouvelle autoroute entre Yaoundé et Doaula, de la route Kumba Manfé, de la poursuite des travaux sur la Ringroad ; de la réhabilitation des deux sections de la route Garoua Kousseri  et de la deuxième section de la route Foumban Manki. Il s’agira également d’achever le tronçon Meiganga Ngaoundéré ».

Emilienne N. Soué


Marius Nguimbous
Marius Nguimbous

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