La perspective d’une élection politique en général et présidentielle en particulier structure et modifie en profondeur les attitudes citoyennes au Cameroun. Il s’agit pour ce pays (et pour tous les pays du monde aussi) d’un moment véritablement important pour l’avenir de son peuple. A cet effet, se font jour dans la cité des opinions contradictoires et enrichissantes. En réalité, le problème posé est celui de la transparence du processus électoral. Pour certains, les conditions de la transparence existent et nul doute que le candidat désigné au soir du 09 octobre 2011 sera celui que le peuple aura choisi. Cependant, d’autres estiment que les conditions de la transparence ne sont pas toutes remplies ; ce qui, selon eux, ne permettrait pas de croire en une élection véritablement transparente. Lesdites conditions concernent pour l’essentiel la neutralité de l’organe chargé de la gestion des élections (Elecam), la gestion des candidatures, l’organisation de la campagne électorale, la neutralité du juge électoral.
Il faut dire que si le Cameroun n’est pas pour l’instant le pays le plus démocratique du continent, ses institutions et ses lois ont beaucoup évolué depuis l’indépendance (1er janvier 1960). Plus particulièrement, la loi et la pratique électorale paraissent faire converger les comportements électoraux vers le consensus. Ainsi, la structure chargée de la gestion de l’ensemble du processus électoral (Elecam), s’efforce de concilier des personnes aux sensibilités différentes. Il est notamment difficile de procéder actuellement à une dépolitisation totale de cette institution tant son opérationnalisation s’est faite dans la hâte que constituait la tenue effective du scrutin du 09 octobre 2011. A cet effet, il faudrait sans doute encore admettre l’appui dont pourrait bénéficier cette institution de la part des structures concentrées et déconcentrées de l’Etat.