Par Emilienne N. Soué
Crise anglophone : Le timing présidentiel
Le président de la République a ordonné, le 30 août 2017, « l’arrêt des poursuites pendantes devant le Tribunal militaire de Yaoundé, contre les nommés Nkongo Félix, Agbor Fontem Aforteka’a Neba, Paul Ayah Abine et certaines autres personnes interpellées dans le cadre de violences survenues ces derniers mois dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Le franchissement de ce nouveau palier dans les multiples mesures déjà prises par les pouvoirs publics pour apporter des réponses aux préoccupations exprimées par les ressortissants de ces deux régions, devrait normalement contraindre les syndicats à revoir leur position.
Il y a des décisions que l’on ne peut prendre ni à la légère ni n’importe quand. Le président aurait cédé, il y a fort longtemps, face à l’escalade rhétorique des hérauts de la partition du Cameroun pour lesquels l’élargissement des personnes suscitées tenait lieu de monnaie d’échange pour la paix et l’unité nationale. Il a au contraire prouvé qu’il était le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, consacrant ainsi la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.