Editorial N°0033

Par Emilienne N. Soué

Egalité de genres : Le droit pour briser le plafond de verre

La nomination de Mme Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu au poste de Procureur Général près le Tribunal Criminel Spécial à la faveur d’un décret présidentiel de juillet 2015 ou encore celle de Mme Mbah Acha née Fomundam Rose Ngwari comme ministre déléguée à la Présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat dans le nouveau gouvernement réaménagé le 2 octobre dernier peuvent faire rêver d’un monde où l’égalité serait devenue une évidence dans les têtes et dans les textes, dans la vie publique ou privée.

Force est de constater que l'on en est loin. Pour ne prendre que l'exemple camerounais, le constat est connu, archi rebattu même : les femmes restent en butte à de multiples inégalités, qui sont autant d'injustices. Inégalités dérivant d’un système patriarcal qui circonscrit la femme dans des espaces psychologique et spatial bien définis. D’où les stéréotypes et les barrières culturelles qui en découlent et paralysent la femme. « La femme ne peut pas, ne doit pas …», sont autant  de béquilles qui soutiennent l’éducation de la jeune fille. Et pourtant, quand on observe le parcours  des filles qui n’ont pas été rattrapées par la déperdition scolaire, leurs résultats sont nettement plus satisfaisants que ceux de leurs camarades garçons. Mais à cause des stéréotypes qui veulent que les filles soient plus orientées vers des séries littéraires, l’économie sociale  et familiale, l’industrie de l’habillement ou autres emplois liés au «sexe faible» que vers les séries scientifiques réservées aux garçons, le développement du Cameroun pâtit de l’absence d’une main d’œuvre féminine qui aurait efficacement contribué à la croissance. C’est encore à cause de la place minorée de la femme dans la société que cette dernière reste à l’arrière-plan. L’on constate que la femme camerounaise peine encore à s’inscrire sur les listes électorales; qu’elle est absente lors des débats publics; que la journaliste est vouée aux emplois subalternes dans les médias etc.

Le drame est que la femme elle-même semble s’accommoder à cet état de choses. Comment peut-elle, dans cet état esprit, jouer un rôle dans la cité si, à chaque fois, elle s’autocensure et laisse les hommes prendre sa place, alors que sa prise en compte dans les législations internes et son intégration socio-professionnelle sont  effectives.

Il est temps pour la femme de se fortifier et de revêtir toutes ses armes (formation, compétences, potentialités, etc.) pour tenir ferme contre les ruses des hommes qui veulent l’empêcher de jouer pleinement son rôle dans la société. Il ne s’agit pas de lutter contre les mâles dominants, mais de lutter à leur côté avec égalité pour gagner la bataille du progrès et du développement. C’est pourquoi la femme doit avoir à ses reins la vérité, l’honnêteté et la probité pour ceinture, revêtir la cuirasse de la justice, mettre pour chaussures à ses pieds le zèle que donnent les textes et lois qui promeuvent et protègent leurs droits.

Il faut croire que le Cameroun marche résolument vers l’élimination de toutes discriminations à l’accès des femmes à des postes de la plus haute importance, comme le prescrivent les dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur les droits des femmes en Afrique  ratifiée par le Cameroun.

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