Editorial N°45

Par Emilienne N. Soué

Le MRC : Et sa défaite mal assumée

On va prendre à notre compte l’aphorisme d’Audiard, un cinéaste français : « Un vieux qui marche va plus loin qu’un intellectuels assis ».  Cet aphorisme vient de trouver une traduction spectaculaire lors de la dernière élection présidentielle du 7 octobre 2018, dans l’opposition en tout cas: un intellectuel en tête de liste des partis d’opposition va moins loin qu’un vieillard dont la force de l’expérience ne se discute pas. C’est la mésaventure de Maurice Kamto, écrasé par la machine électorale Biya. Le héraut malheureux de la renaissance a, sans élégance, méconnu sa déconfiture. Pire, le lendemain du scrutin, il annonce sa victoire. A vrai dire, c’est moins l’homme qui est en cause que sa mégalomanie.

Peut-être parce qu’il a voulu dupliquer un scénario post-électoral vu ailleurs, poussé par ses mentors financiers aux intentions des plus funestes.

Ses maîtres à penser ont supposé que son carnet d’adresses à l’international et l’omniprésence des réactions alliées sur Facebook favorisant les marches « dites blanches » et les casses dans nos représentations diplomatiques à l’étranger dont il est présumé en être le commanditaire, lui montraient la voie.

S’adossant sur des contrevérités, il va saisir le Parlement européen avec comme objectif l’adoption d’une résolution très critique vis-à-vis des autorités camerounaises, puis la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp), et ses affidés ont pris la recevabilité du dossier pour la condamnation de l’Etat du Cameroun. Ses avocats ont saisi l’ONU pour incarcération « arbitraire » ; il va appeler de tous ses vœux une intervention de l’Onu pour qu’une nuée de prédateurs s’abattent sur le Cameroun comme une volée de corbeaux sur un champ labouré, survolés par l’aigle occidental, qui est le contraire d’une buse: Atteintes aux droits de l’homme, gestion de la crise anglophone, violences policières, arrestations arbitraires…tous ces thèmes, qui sont le fond de sauce d’un antipatriotisme haineux et soutenu à bout de bras par le concert tympanisant des aigris de la diaspora.

Voilà la réalité derrière le masque de démocrate arboré par l’éminent professeur, ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Celui qui a procédé à la relecture du code pénal à coût de milliards de F CFA. Et son nom restera à tout jamais gravé sur le marbre de la résolution du Conflit frontalier Cameroun-Nigéria pour la rétrocession de la presqu’île  de Bakassi au Cameroun. L’on avait presqu’oublié qu’il a, par opportunisme, démissionné pour créer un parti politique qui lui a permis de prétendre à la Magistrature suprême. Oui, il voulait le fauteuil de son patron. A défaut de ce parricide, il veut mettre le pays à feu à et sang.

La manipulation est le premier pilier de sa stratégie. Maurice Kamto ne peut souffrir le retour de la paix et la sérénité. L’on retrouve ses tentacules dans la radicalisation des séparatistes, même s’il est vrai qu’il n’en est pas l’instigateur. Le second pilier est la victimisation : il est victime de sa notoriété supposée, il est victime de la chasse aux sorcières anti Bamiléké, foulant ainsi aux pieds les valeurs, d’une nation une et indivisible, fière de tous ses enfants, d’où qu’ils proviennent, sans disticntion de langue ni de religion. Une nation reputée pour sa paix légendaire.

Pourtant, il aurait simplement fallu à l’homme le plus médiatisé des élections couplées législatives et municipales de 2013, d’accepter les règles du jeu démocratique. Accepter sa défaite et féliciter son adversaire.

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