Les premières heures de la Campagne électorale du double scrutin du 30 septembre prochain s’ouvrent sur une organisation et des stratégies bien huilées pour certains partis politiques. Mais par delà toute chose, il s’agit d’abord d’hommes et de moyens …
Le rapport de force
L’arène était déjà fin prête avant dimanche 15 septembre, les prédateurs politiques aussi. Si ces derniers ambitionnent avec une égale envie de briguer le plus de places possibles au sein des 180 sièges de l’Assemblée Nationale et des 360 conseils municipaux, les moyens matériels et humains ne sont pas aussi semblables tout comme le poids sur l’échiquier. En effet, après les tris d’Elecam et le contrôle du juge électoral, 29 partis sont dans la course pour le palais des verres. Le RDPC est en tête en termes de nombres de listes présentées, viennent ensuite le SDF de Fru Ndi et l’Undp de Bello Bouba Maigari qui présentent respectivement 35 et 26 listes. Les autres formations suivent et dans certaines, on se félicite de présenter plus de 5 listes. C’est dans cet esprit que le vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh soulignait : « notre parti pour jeune qu’il soit, est en bonne position en termes de nombre de listes à travers le pays. ».
Aux élections municipales, il n’y a que le parti des flambeaux ardents qui brigue des places dans la quasi-totalité des 360 conseils municipaux en jeux.
Une affaire d’hommes au RDPC
Jusqu’à la veille du lancement officiel de la Campagne électorale, soit le 14 septembre, il était difficile d’affirmer avec certitude qu’au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti au pouvoir, la campagne était la priorité des priorités, du moins au sommet du parti. En effet, à s’en tenir à un communiqué de presse signé du secrétaire à la communication de ce parti, Jacques Fame Ndongo, et paru trois jours avant le 15 septembre, le secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété se déployait à l’Ouest. Dans sa suite une délégation d’une dizaine de personnes aussi bien du bureau politique, à l’instar du sénateur Thomas Tobbo Eyoum que du Comité central, à l’image de Mme Yaou Aïssatou ou encore des sénateurs Baba Hamadou et Francis Nkwain. On aurait pu croire que ce déplacement à travers la région des Hauts-plateaux marquait le lancement d’une longue conquête des électeurs pour le 30 septembre prochain. Il n’en était rien, a –t- on expliqué officiellement. Il s’agissait plutôt : « d’un meeting de remerciements du chef de l’Etat, S.E. Paul Biya, à la suite de l’investiture et de l’élection de M. Marcel Niat Njifenji à la présidence du Sénat. ». Quoiqu’il en a été, le timing et le casting étaient parfaits.
Du reste, de source officielle du parti du flambeau, les hostilités ont démarré dimanche. La fin du week-end a été marquée par le meeting de lancement de campagne dans la Mefou et Afamba, sous la houlette de Luc Magloire Mbarga Atangana. Dans la foulée, le lundi 16, dans la Sanaga-Maritime, le président de la commission départementale du Rdpc, Louis Bapes Bapes était à la maison du parti d’Edéa dès 16 h. De même dans le Moungo-Nord, M. Siegfried David Etame Massoma à Nkongsamba pour le meeting de lancement, pour ne citer que ces deux cas. On peut dire que les dinosaures du parti se sont mobilisés pour le lancement de cette joute politique qui était très attendue.
Willy S. Zogo
