Un peu plus de cinquante ans après l’indépendance, le Cameroun court toujours après le développement. Pourtant, ce pays, du point de vue des analystes économiques, mérite une place plus honorable que le rang de pays pauvre très endetté pour lequel nous nous sommes tant battus pour y être éligible. Car, sur le plan économique, le Cameroun est une mine d’or. Sur le plan humain, le Cameroun regorge d’une matière grise enviée de tous les autres pays africains. Mais qu’est ce qui freine cet Etat du golfe de Guinée qui dès le lendemain de l’indépendance, jouissait d’un statut de pays à revenu intermédiaire? La réponse à cette question semble résider dans les programmes économiques qui ne sont pas toujours adaptés aux réalités du pays et à l’évolution du monde. Sans oublier les éternelles atteintes à la fortune publique, la corruption et l’inertie ambiante qui sapent toutes les espérances et concourent à garder ce grand pays en marge de l’histoire. C’est sans doute conscient de cette réalité que l’Etat du Cameroun a opté d’opérer un changement qualitatif de son régime financier en passant d’un régime de budget des moyens à un régime de budget programme. En quoi consiste ce changement terminologique? Quel sera l’impact pour les ambitions d’émergence du Cameroun et quel est son mode opératoire ?
Pour répondre à ces questions, il faut d’abord s’approprier ce nouveau concept dont le point d’ancrage se trouve dans dans la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat. Et la loi n° 2012/014 du 21 décembre 2012 portant loi de finances pour l’exercice 2013, marque l’avènement concret de la budgétisation par programme.
Le renforcement des capacités des différentes parties prenantes à la gestion des finances publiques s’impose. En témoignent les séminaires qui ont fait leurs lits dans les conférences annuelles 2013 des responsables du MINFI et du MINEPAT.
Maîtriser le passage du budget des moyens au budget des programmes, une exigence moderne de la gestion axée sur les résultats.
Achille Magloire Ngah