L’arlésienne de la démocratie camerounaise

Tout le monde en parle, mais très peu de camerounais peuvent véritablement la définir. Leitmotiv de tous les discours et documents stratégiques à vocation développementaliste, elle fait les choux gras d’une nouvelle élite qui s’en proclame défenseuse, à tort ou à raison.

Cela va de soi, la gouvernance est à la mode. Parce que partenaire idéale de la démocratie, voie royale du développement des pays pauvres très endettés, condition sine qua non pour rentrer dans les bonnes grâces des donateurs. Au fond, qu’est ce que la gouvernance ? Moult définitions et théories sont avancées pour traduire ce concept multidimensionnel. Au demeurant, la gouvernance n’est-elle pas l’art de bien gouverner ? Considérons qu’elle se résume en une gestion participative et transparente, ainsi qu’au contrôle des affaires publiques comme privées, à la redistribution équitable des richesses et à la justice sociale ; il ne fait alors aucun doute de ce que la gouvernance implique tous les maillons de la société. Cependant, la simplicité du concept contraste avec la difficulté de son effectivité dans le quotidien des camerounais. Dont la grande majorité croupit dans une misère accablante, la corruption demeurant d’actualité, la transparence dans la gestion des affaires publiques n’étant pas la chose la mieux partagée, et la justice, notre bonne justice peinant à être un pouvoir véritablement indépendant.

D’aucuns diront que des efforts ont été faits. Avec la mise en place d’institutions telles que la Chambre des Comptes, la CONAC, et même l’élaboration d’un Programme National de Gouvernance. D’autres pourtant, émettent des réserves et se confinent à mettre leur foi en un Cameroun à remettre à neuf, un Cameroun converti où le citoyen aura le respect de la chose publique et le souci de l’intérêt général. Et l’État dans tout cela doit être fort, un État de droit, où personne n’est au-dessus de la Loi.

L’effectivité de la gouvernance repose en fait sur la volonté politique. Elle ne se trouve pas dans les discours et documents savamment rédigés pour bercer les populations et berner les bailleurs de fond. Il s’agit autant d’une question d’honnêteté intellectuelle pour les gouvernants que d’une nécessité sociale pour les gouvernés, qui doit être traduite en actes. À ce sujet, l’application de l’Article 66 de la Constitution du Cameroun sur la déclaration des biens de tout gestionnaire de crédits et des biens publics pourra donner un gage de transparence à la gouvernance camerounaise.

Achille Magloire NGAH

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