Contribuer au financement durable d’activités de conservation et d’écodéveloppement, tel est l’objectif recherché par l’Accord de Coopération signé par le Cameroun, la RCA et le Congo en 2000, en faveur de la mise en place du Tri-national de la Sangha (TNS).
Le projet d’un fond fiduciaire sous forme d’une fondation, dénommée la Fondation Tri-nationale de la Sangha (FTNS) a vu le jour en 2007. Il s’agit d’un complexe transfrontalier comprenant trois parcs nationaux contigus : Lobeke au Cameroun, Dzanga-Ndoki en République centrafricaine, et Nouabale-Ndoki en République du Congo.
La FTNS est le fruit d’un partenariat public privé géré par un Conseil d’Administration de onze membres comprenant des représentants des trois pays concernés, mais aussi la Banque allemande pour la reconstruction, (KFW), l’Agence française de développement (AFD), la Wildlife Conservation Society(WCS), la World Wide Fund for Nature (WWF) et une fondation allemande, la Regenwald Stiftung.
Les fonds du FTNS proviennent essentiellement des subventions partenaires susmentionnés, de l’union européenne via le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO et du Fonds Forestier pour le Bassin du Congo logé au sein de la Banque Africaine de Développement et financé par les gouvernements du Royaume de Norvège. La FTNS au travers de certains accords de coopération à l’instar de celui signé entre la République Fédérale d’Allemagne et la commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), a pu bénéficier de 12 millions d’Euros pour le programme « Gestion Durable des forets du bassin du Congo, Fondation Tri-nationale de la Sangha : volet Congo et RCA » mobilisés sous forme d’une contribution au capital du fonds fiduciaire sur un montant global de 20 millions d’Euros. Les différentes contributions financières ont porté le capital de la Fondation à 13 milliards FCFA environ. D’autres contributions en cours de préparation pourraient permettre d’atteindre l’objectif de 35 millions d’Euros.
Les missions de la Fondation
L’Accord de coopération entre le Cameroun, la République du Congo et la RCA avait en vue de mettre en place et gérer, de façon collégiale, un complexe d’aires protégées transfrontalières dénommée « Tri-nationale de la Sangha », en abrégé « TNS ».
La TNS étant une zone de conservation dans laquelle sont gérées en commun des aires protégées contigües relevant des trois états, est une zone de protection où toute activité humaine est restreinte ou interdite.
Les parties s’engagent (article 9 de l’Accord) à mettre un système de gestion en partenariat dans les principaux domaines suivants :
• Harmonisation des législations ;
• Lutte anti-braconnage ;
• Recherche scientifique ;
• Suivi écologique ;
• Contrôle de l’exploitation des ressources ;
• Eco-tourisme ;
• Appui institutionnel et renfoncement des capacités ;
• Implication des communautés riveraines et des opérateurs économiques ;
• Financement des activités ;
• Partage des retombées ;
• Mise en place d’un système de communication transfrontalière.
De l’Accord de coopération, découlent trois protocoles d’Accord entre les trois pays : le Protocole d’Accord sur la lutte anti-braconnage, le Protocole d’Accord sur la Libre circulation du personnel TNS, le Protocole d’Accord sur l’organisation et le fonctionnement de la Brigade Tri-Nationale de lutte Anti-Braconnage.
C’est dans le financement de ces projets que la Fondation Tri-Nationale a été créée en 2007. Fruit d’un véritable partenariat entre acteurs publics et privés, et précurseurs en tant que Fonds fiduciaire pour l’environnement à vocation tri-nationale, la FTNS fait figure de modèle pour la mise en place de mécanismes de financement innovants et durables en appui au plan de Convergence de la Commission des Forets d’Afrique centrale (COMIFAC). Elle traduit ainsi de façon concrète la vision des chefs d’Etat d’Afrique Centrale qui s’est exprimée lors des Sommets de Yaoundé en 1999 et Brazzaville en 2005 en faveur de la conservation et de la gestion durable des forets du Bassin du Congo.
Nadine Eyiké