Droits de l’Homme : Une experte des minorités de l’ONU au Cameroun

Arrivée à la fin d’un court séjour, l’experte des minorités de l’ONU, Mme Rita Iszak était face à la presse au Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), le 11 septembre 2013. Au menu des échanges, l’état des droits des groupes minoritaires au Cameroun…

Depuis le 02 septembre 2013, date de son arrivée au Cameroun au titre d’une visite de travail, Mme Rita Iszak n’a pas végété. Et pour cause, dès le lendemain, cette experte indépendante des Nations Unies, spécialiste des minorités n’a eu de cesse de sillonner le pays afin de toucher du doigt les réalités, les difficultés et les problèmes rencontrés par les groupes minoritaires à travers le Cameroun. Tout en rencontrant les autorités publiques, elle s’est rendue auprès des communautés minoritaires dans les villes telles que, Kribi, Bamenda ou encore Maroua et Douala.

Sa mission a-t-elle confié aux hommes de médias, c’est d’évaluer et de recommander. Cette évaluation et ces recommandation seront contenues dans le rapport qu’elle va dresser au bout de sa tournée. Il s’agit d’un rapport détaillé qui sera présenté au mois de mars devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a-t-elle souligné. « Ma mission est de me pencher sur les problèmes des minorités que celles-ci soient nationales, religieuses ou linguistiques et je l’exerce dans tous les Etats membres de l’ONU », a-t-elle précisé, avant d’ajouter : « Je voudrais signaler que je suis une expert indépendante donc je ne dépends  ni à l’ONU ni d’aucun Etat, ni d’aucune organisation. Je travaille sur une base de volontariat ».

Mme Rita Iszak s’est rendue au Cameroun sur invitation des autorités camerounaises, celles-ci ayant été les premières à l’inviter dès sa désignation en 2011. Durant son séjour de dix jours, elle a rencontré une dizaine de ministres  dont celui de la Justice, des Relations Extérieures, de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, celui des Affaires Sociales et celui des Affaires Foncières.

Les minorités linguistiques

«  Je me suis rendue compte de ce que le Cameroun compte plus de 250 dialectes et langues locales et que celles-ci cohabitent bien », s’est elle félicitée.

Elle a dit avoir conscience du déclin et de  la disparition de certaines langues maternelles. A ce sujet, elle a reconnu que les projets pilotes linguistiques du gouvernement mettant en rapport ces langues avec celles officielles étaient une très bonne chose.

Le problème anglophone a également été relevé par elle. Au cours de ses rencontres avec les organisations de la société civile, notamment à Bamenda, celles-ci se sont plaintes des discriminations dont sont victimes les anglophones. «  J’invite le gouvernement à leur prêter une oreille attentive », explique-t- elle.

Cependant, avec un brin d’humour, Mme Rita s’est dite agréablement surprise que de lire dans un même journal des articles en français et en anglais.

Cependant, elle n’a eu de cesse de souligner les efforts du gouvernement. Elle a ainsi évoqué toutes les politiques locales entreprises et mises sur pied dans ce sens afin de raffermir l’unité et la stabilité ainsi que les droits des minorités.

Consciente de la situation des droits de l’Homme dans les autres Etats de la sous-région.

Les minorités nationales

Durant sa tournée de travail, l’experte a rencontré les pygmées et les Bororo qui sont des peuples minoritaires. «  Ils restent les peuples les plus pauvres et cela à cause de leur attachement à leur culture et à leur environnement ».

Il est important, dans la quête d’une solution  globale, de prendre leur culture et leur mode de vie.

Les peuples Bororo en particulier, ont parlé de leur problèmes de tenure et de droits fonciers.

Les pygmées quant à eux ont exprimé la mauvaise application des lois à leur égard. Notamment en faisant allusion aux expropriations liées aux grands travaux.

« Je pense qu’on peut faire un effort de les maintenir sur leurs terres ancestrales malgré les grands projets ».

Les minorités religieuses

La première remarque que l’hôte du Cameroun a faite sur ce point est que : «  Au Cameroun, la liberté de religion est manifeste ».

«  J’ai rencontré des dirigeants d’églises pentecôtistes qui m’ont fait par part de leur inquiétudes sur la fermeture de plusieurs églises. Ils m’ont parlé des obstacles rencontrés dans les procédures d’autorisation et de certains dossiers qui disparaissent parfois. Selon eux, les fermetures récentes faisaient payer aux églises des erreurs commises par des individus. »  Face à cette complainte, elle a indiqué qu’il était plutôt utile que les procédures soient clarifiées et que les individus payent de leurs erreurs et non les personnes morales.

En fin de compte, elle a exhorté les hommes de médias de mener un suivi sur les recommandations qu’elle fera aux autorités dans son rapport. Rapport qui sera disponible et soumis aux instances de l’ONU dès le mois de février 2014.

Willy S. Zogo

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