Brigade de recherche LAC Yaoundé : enquête suspectée !

Le jeudi 09 novembre 2012, la jeune Flore Medje suspectée de détournement d’un téléphone portable appartenant à un client de la société de prestation « Cyberlink », a fait l’objet d’une arrestation contestée, avant d’être gardée à vue dans les cellules de la brigade de recherche de la Gendarmerie Nationale de Yaoundé.

Le Cyber café appartenant à la société « CL» sis à l’avenue Kennedy a vu l’une de ses employées, Mlle Flore Medje, se faire appréhender, le 09 novembre 2012, par les éléments de la Brigade de Recherche du Lac de Yaoundé. Motif : elle est accusée par un de ses clients  du Cyber café d’avoir détourné un téléphone de marque «I phone 4G déposé sur le lieu de service de la jeune fille contre son gré. « Ce monsieur m’a demandé s’il pouvait laisser son téléphone en recharge pendant qu’il allait faire un tour avec son copain, j’ai refusé. Il l’a tout de même laissé. ». Une heure et demie après, M. N, revenu au cyber pour chercher son téléphone, apprend par la jeune gérante que son portable a été récupéré par le copain qui l’avait accompagné une heure auparavant. C’est sur ces entrefaites que, à la suite d’une plainte verbale déposée par le sieur N., deux sous-officiers de gendarmerie de la brigade de recherche du lac sont descendus sur le lieu de travail de la jeune fille pour l’arrêter et la garder à vue, pendant 48 h.

Les incohérences sur le retrait de la plainte.

A la suite d’une analyse de l’accusation de détournement de téléphone qui a conduite la gérante sous les verrous, quelques points d’ombre persistent et suscitent des interrogations. Notamment sur le degré de perspicacité des enquêteurs chargés de l’affaire.

Sur un point, il appert que le téléphone de marque I PHONE s’est révélé ne pas appartenir au sieur N. Le véritable propriétaire a été présenté comme étant M. Eric A. dans la mesure où c’est son nom qui figure sur la facture de la boutique « Eric Télécom » située au carrefour Nsam. Cependant, en effectuant une descente sur les lieux de ce magasin, nous avons pu constater que la souche de la facture correspondait, toutefois, M. Eric Ottou Atangana en plus d’être le propriétaire du téléphone était également le propriétaire de la boutique qui a vendu l’appareil. En fait, la question est : Comment se fait-il que, n’ayant pas été à l’origine de la plainte, ce soit ce sieur Eric qui en vienne à « retirer ladite plainte » selon ses propres affirmations ? Même si le M. Eric A. est le titulaire véritable du téléphone, il aurait juste pu intervenir comme témoin pour certifier qu’il avait effectivement remis son téléphone au sieur N. et laisser à ce dernier le soin de porter plainte ou de se rétracter. En tout état de cause, les trois éléments de la gendarmerie chargés de l’enquête n’ont pas senti l’incohérence.

La fin de l’enquête : les négligences et les leçons

Après une nuit de garde à vue à la brigade de recherche du Lac, la jeune Medje est libérée, le 10 novembre aux encablures de 16h, sans explications de la part des OPJ. Que s’est-il passé ? Rendus sur place et nous faisant passer pour les conseils de la suspecte, nous avons pu apprendre de l’aveu du sous-officier de gendarmerie en charge l’enquête, qu’il y avait eu intervention. « Vous vous prenez pour qui ? Vous me faites appeler par le commandant de brigade d’Edéa, comme si c’était nécessaire. Figurez- vous qu’une personne peut y rester », fulmine le sous-officier en question à l’endroit de Mlle Medje.  « C’est ma tante qui a passé le coup de fil à mon insu » s’excuse t-elle, effarouchée. Quatre heures de temps plus tard, elle sera libérée.

 

Les causes avancées : le propriétaire vendeur du téléphone de 230000 FCFA, Eric A, de passage à la brigade de recherche du Lac a affirmé à la suspecte avoir retiré sa plainte orale de détournement et abus de confiance contre elle. « Je n’ai pas su qu’on avait déposé une plainte contre toi, je ne l’aurai jamais admis », confesse le propriétaire de la boutique Eric Télécom de Nsam. Quant au sous-officier de gendarmerie suscité, il avance avoir été chez le procureur de la République auprès du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif, pour obtenir l’abandon des poursuites.

Des interrogations

Comment une enquête non encore enregistrée de l’aveu des enquêteurs gendarmes aurait-elle été abandonnée par un procureur qui n’en avait pas eu vent auparavant ? Quels ont été les véritables mobiles du désistement des plaignants ? La clémence en est-elle l’unique fondement ? Tout compte fait, quelques constats méritent d’être relevés.

L’incurie des OPJ

Pourquoi, après s’être aperçus de l’intention du propriétaire et du possesseur du téléphone portable de nuire à la jeune Medje, les OPJ n’ont pas daigné demander des comptes à ceux-ci ?

Une leçon à tirer

Les OPJ doivent respecter la procédure de l’enquête préliminaire et de la garde à vue (art. 116 à 125) du Code de procédure pénale, autant qu’ils exercent dans un Etat de droit. C’est un fait ordinaire, nous dira –t-on, mais il ne faudrait pas négliger sa dénonciation.

Willy Zogo.

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