JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME 2013 La CNDHL donne la Parole aux « Bayam Sellam »

La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) a organisé, le 06 mars 2013, une causerie  éducative avec les revendeuses des marchés de Yaoundé. Cette rencontre, qui s’est tenue dans les locaux de ladite commission, a porté sur les difficultés quotidiennes des « bayam sellam ».

C’est en prélude de la 28e édition de la journée internationale de la femme, que la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) a invité les revendeuses des marchés urbains, communément appelées « bayam sellam », à une discussion ouverte sur la pénibilité de leur métier,à laquelle y ont pris part le MINPROFF, la CUY, la Sureté Nationale et la mairie de Youndé Ier. Ce qui relève la pertinence du thème retenu pour cette année, «Elimination et prévention de toutes les formes de violences  à l’égard des femmes et des filles » car, pour le secrétaire général de la CNDHL, M. Barthélemy Obongono Eye’e,  c’est une nécessité pour tous les acteurs nationaux concernés de s’investir dans la lutte  contre  les violences faites aux femmes sous toutes leurs formes.  Mais également, recouvrer leur engagement à éradiquer ces abus, en toute circonstance et en tout lieu, y compris dans les quartiers et les marchés. A cet égard, le point de mire de cette causerie entre ces opératrices économiques et les représentants du gouvernement, a essentiellement porté dans un premier temps, sur les abus auxquels elles font face au quotidien, ensuite sur les actions faites par le gouvernement.

Les abus vécus au quotidien

Dans la quête perpétuelle du revenu de subsistance, les « Bayam sellam » font l’objet de plusieurs formes de violences, ce qui explique qu’elles deviennent à tort ou à raison méfiantes, sceptiques, ou même agressives vis-à-vis de leurs interlocuteurs. C’est dans cette optique que le représentant du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), monsieur Makong, a recensé ces inhumanités en divers groupes: les abus physiques que constituent les bastonnades et  agressions à l’arme blanche ;  les abus psychologiques qui comprennent les injures, le mépris, le dénigrement, les menaces verbales, les menaces de répudiation venant de leurs  mari ou concubins ; les abus économiques et financiers : en effet, il est difficile voire impossible pour une revendeuse d’accéder aux crédits bancaires, encore moins à la propriété foncière. Il faut également souligner l’existence de la concurrence  déloyale venant des opérateurs économiques et spéculateurs de la sous-région qui s’introduisent jusque dans les villages pour s’approvisionner au détriment des revendeuses locales.

Les « Ballam Sellam » voudraient ainsi quitter le statut informel pour celui formel, d’où leur souhait d’être affiliées à la  Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) .

En plus  de ce qui précède s’ajoutent aussi la surévaluation des taxes et l’abus d’autorité des forces de maintien de l’ordre.  Pour la revendeuse Jeanne Nga Ondoua, « Les taxes qu’une « bayam sellam » doit payer sont très élevées, si le gouvernement peut nous aider ce serait une bonne chose, parce qu’on ne parvient plus à soutenir nos familles. On achète pour revendre, on ne gagne pas grand-chose ». Cette doléance justifie la présence du chef des recettes fiscales de la mairie de Yaoundé Ier, Mme Elisabeth Samnick, qui après avoir défini l’impôt communal comme étant une forme de prélèvement obligatoire effectué par la voie d’une autorité communale, en vue de couvrir les charges d’une localité, a recensé quelques taxes ayant trait avec les commerçants. Il s’agit d’une part des taxes directes constituées notamment des taxes de l’eau, de l’éclairage et de l’abattage ; et d’autre part des taxes indirectes prélevées pour l’hygiène et la salubrité. Toutefois, des agents des communes prélèvent ces impôts et taxes par un recouvrement qui peut être soit amiable, c'est-à-dire que les vendeurs paient spontanément, soit forcé lorsque les délais ne sont pas respectés, ou lors d’un contrôle qui s’effectue par un agent communal mandaté muni d’un ordre de mission certifié.  En l’absence de cette pièce justificative, son expertise est nulle et de nul effet.

Concernant la sécurité, la commissaire de police adjointe du poste de Tsinga, Mme Abah, a réitéré que « la fonction d’un agent de police dans un marché est de remettre de l’ordre. Il n’est pas substitut de la commune et ne peut ainsi prendre de l’argent aux commerçants ».

Des interventions qui sont venues à point nommé rassurer nos opératrices.

Les actions du gouvernement

Depuis plusieurs années, le gouvernement s’attèle au bien-être des femmes au Cameroun, c’est dans cette optique que des  centres d’écoute, de conseil et d’orientation sont créés au sein du MINPROFF. Ce qui permet aux victimes d’abus de passer du silence à l’action. Mais aussi, un centre d’accueil de femmes en détresse est ouvert  pour toute femme victime de violences physiques ou autre. Cet établissement est situé  à la montée de la CNPS  sis à Essos  et accueille les victimes pour une durée de 72 heures. Depuis 2007, des séances de préparation au mariage et à la vie conjugale sont organisées dans l’objectif d’éradiquer le concubinage. Il est également  aménagé des espaces appropriés pour les « bayam sellam ». C’est sur ce point que la représentante de la CUY, Mme Marie Mbala a insisté en soulignant : « Le commerçant est le premier agent publicitaire de son produit » ; dans le sens où il doit être propre en toute circonstance, et doit nettoyer  l’espace occupé après usage. D’où la coopération qui doit subsister entre les commerçants, la commune urbaine et la société d’Hygiène et de Salubrité du Cameroun (HYSACAM).

En substance, la commission a mis  un point d’honneur sur la préservation des droits et libertés de ces revendeuses qui s’attèlent au quotidien, dans les marchés, à subvenir aux besoins des familles. En effet, ce sont des femmes, des mères, des épouses, des filles qui se privent tous les jours de leur sommeil pour s’approvisionner et revendre des denrées alimentaires et d’autres produits de consommation courante.

 

Clémence Likeng

Articles liés

Science E = mc2, c’est fini ?

Moyen –Orient

Nations Unies : fin de rideau

Santé:

Africa

Visitor Counter

Cameroun 70,3% Cameroun
France 7,2% France
États-Unis d'Amérique 4,1% États-Unis d'Amérique
Inconnu 3,5% Inconnu

Total:

116

Pays
03203300
Aujourd'hui: 35
Cette semaine: 67
Ce mois: 949
Mois dernier: 1.143
Total: 3.203.300