Santé : le 23 mai désormais Journée Internationale pour l’élimination de la Fistule Obstétricale

C’est à la faveur d’un point de presse conjointement donné par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) et le ministère de la Santé Publique (MINSANTE) que, l’annonce a été faite le 23 mai 2013 à la salle de conférence de la délégation régionale du centre du MINPROFF.

«  La journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale traduit la conscience qu’ont les Etats, de nombreuses conséquences néfastes que cette pathologie a sur les femmes et les filles », a souligné le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), Mme Marie Thérèse Abena Ondoua, lors de son propos introductif. Selon le MINPROFF, le Cameroun est signataire de la résolution 67/L. 22/Rev. de l’Assemblée générale des Nations Unies, lors de sa 67e session du 20 décembre 2012. Ceci justifierait cette première édition tenue à Yaoundé, au Cameroun. De ce fait, la fistule obstétricale est une complication qui survient en général lors d’un accouchement prolongé sans assistance médicale. Dès lors, le point de presse conjointement organisé par l’administration en charge de la Promotion de la Femme et de la Famille et celle responsable de la Santé Publique, en partenariat avec le Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA) s’est inscrit dans la double perspective. Prétexte était donné au lancement national des activités marquant cette journée, et à la poursuite des actions de mobilisation sociale pour la lutte contre cette pathologie.

La fistule obstétricale survient généralement chez les femmes jeunes, pauvres qui accouchent pour la première fois et qui n’ont qu’un  accès limité aux services de santé, notamment aux soins de santé maternelle et procréative. Selon le représentant de l’UNFPA au Cameroun M. Alain Sibenaler, «  elle s’explique par les inégalités chroniques sur le plan sanitaire, les contraintes qui pèsent sur le systèmes des soins de santé, l’inégalité socioéconomique, les mariages d’enfants et les premières grossesses trop précoces, qui sont de nature à ruiner la vie des femmes et des filles et à les empêcher de jouir de leurs droits fondamentaux ». A en croire le représentant  de l’UNFPA, la fistule obstétricale constitue une mort sociale en ce sens qu’elle entraine le rejet et la stigmatisation de la victime par la société. En d’autres termes, la femme ou la jeune fille victime de cette pathologie est mise à l’écart à cause de l’odeur désagréable qu’elle dégage. C’est ainsi que se distinguent différentes sortes de fistules obstétricales : la fistule génito-urinaire, se manifestant essentiellement par une perte continue d’urines associée à une odeur désagréable ; la perte continue d’urines et/ou de matières fécales, entrainant des lésions génitales dermatologiques à types d’ulcérations au niveau du vagin et de la vulve ; l’incontinence urinaire, obligeant la victime à porter constamment des garnitures et la fistule recto vaginale se caractérisant par la présence permanente de matières fécales dans le vagin.

Prévalence au niveau national

Au Cameroun, selon la dernière enquête EDS-MICS 2011, la prévalence obstétricale est de 0,4 % et les régions les plus touchées sont : le Centre, l’Est, l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord. Cette enquête a mis le gouvernement camerounais en état d’alerte qui, en a fait un problème de santé publique. De ce point de vue, avec l’appui des partenaires au développement en l’occurrence, l’UNFPA, le gouvernement organise des campagnes de prévention et de prise en charge intégrale des femmes porteuses de fistules. Ces initiatives ont dès lors porté des fruits que sont : l’accompagnement psychologique et l’appui à l’insertion socio-économique d’environ deux cents femmes ayant subi une intervention chirurgicale dans le cadre de la prise en charge des victimes au cours des trois dernières années d’une part et d’autre part,  le renforcement des capacités des relais communautaires et d’autres intervenants sociaux des localités concernées en matière de prévention et de prise en charge psychosociale des victimes de fistules . Par ailleurs, il y a également la mise en place de divers programmes propices à la lutte contre cette pathologie notamment le programme d’éducation à la parenté responsable, dont le centre d’intérêt est le planning familial ; le programme d’éducation prénuptiale, matrimoniale et familiale, portant sur les enseignements se rapportant à la santé de reproduction ; la Campagne pour l’accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA), axée sur le renforcement des capacités des femmes et des familles aux stratégies de réduction de la mortalité maternelle et infantile avec un volet lié au planning familial.  Après cet état des lieux, la MINPROFF a appelé la société à « reconsidérer nos cultures dans leurs aspects nocifs, pour céder la place à des habitudes sociales et communautaires plus protectrices de la vie des femmes et des filles ». En effet, les mariages précoces, les mutilations génitales féminines, les maternités accablantes et incontrôlées, l’analphabétisme affectant les femmes, les pratiques traditionnelles dommageables, la faible fréquentation des services de consultation et les violences de toutes sortes à l’égard des femmes, sont autant de facteurs favorisant la prévalence de la fistule obstétricale dans notre société.

En substance, la fistule obstétricale est une affection longtemps négligée dans les pays en développement. De ce fait, la sensibilisation de tous et par tous est l’arme la plus efficace pour l’éradication permanente de cette pathologie.

Larissa C. Likeng

Articles liés

Science E = mc2, c’est fini ?

Moyen –Orient

Nations Unies : fin de rideau

Santé:

Africa

Visitor Counter

Cameroun 70,3% Cameroun
France 7,2% France
États-Unis d'Amérique 4,1% États-Unis d'Amérique
Inconnu 3,5% Inconnu

Total:

116

Pays
03203300
Aujourd'hui: 35
Cette semaine: 67
Ce mois: 949
Mois dernier: 1.143
Total: 3.203.300