Sécurité maritime : Sommet des chefs d’Etat de la CEEAC, la CEDEAO, la CGG à Yaoundé

Le Centre Interrégional de Coordination sur la sécurité maritime siégera à Yaoundé. L’annonce a été faite lors du premier Sommet des chefs d’Etat et gouvernement de la CEEAC, de la CEDEAO et de la CGG sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée. Conclave organisé les 24 et 25 juin 2013, au Palais des Congrès de Yaoundé.

« C’est pour moi l’occasion d’accueillir avec joie la création du Centre Interrégional de Coordination pour la mise en commun de nos moyens », a souligné le chef de l’Etat de la République du Cameroun, M. Paul Biya, durant de son discours de clôture. C’est alors que le président hôte a voulu « exprimer la gratitude de son pays de lui en confier le siège ». Ainsi, le souhait des chefs d’Etat est que ce Centre soit capable de concevoir des concepts à l’avance. Des concepts nouveaux qui permettraient aux pays du Golfe de Guinée de ne plus être surpris, par l’ingéniosité des pirates ou des preneurs d’otages.

Plusieurs temps forts ont marqué cette grand-messe de deux jours : en premier lieu, la cérémonie d’ouverture avec les discours de bienvenue du Délégué du Gouvernement auprès la Communauté urbaine de Yaoundé,M. Gilbert Tsimi Evouna, du représentant de la présidente de la Commission de l’Union africaine, le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, le représentant du président en exercice de la Commission du Golfe de Guinée, (CGG),celui du président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président Alassane Dramane Ouattara, du président en exercice de la Communauté Economique des Etats de L’Afrique Centrale (CEEAC), le tchadien Idriss Deby Itno, puis le discours d’ouverture du Sommet du Président Paul Biya.En second lieule huis clos des travaux des chefs d’Etat, qui a été sanctionné par l’adoption d’une stratégie régionale commune sur la sécurité maritime. En troisième lieu,la cérémonie de clôture qui a ainsi restitué les travaux du huis clos et une conférence de presse, conjointement donnée par les présidents de la CEDEAO et de la CEEAC, ainsi que le représentant de la CGG. C’est ainsi que pour le président du Cameroun, trois instruments soutendent la mise en œuvre de la stratégie régionale commune : la Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats de l’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Ouest, sur la sureté et la sécurité dans l’espace maritime commun ; le Mémorandum d’Entente entre la Communauté Economique des Etats de L’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Economique des Etats de L’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Commission du Golfe de Guinée (CGG) enfin, le Code de Conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique Centrale et de l’Ouest.

Le président camerounais a d’ailleurs insisté sur le fait que : «  pour atteindre cet objectif, il sera nécessaire que toutes les parties prenantes jouent pleinement leur rôle dans la mise en œuvre efficace de ces instruments ». Selon M. Paul Biya, ceci passe par le maintien des relations solides de confiance entre Etats et des mécanismes efficaces de coordination opérationnelle dans le contexte de la Résolution 2039, du 29 février 2012. Résolution par laquelle, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a appelé les Etats de la CGG, de la CEEAC et de la CEDEAO à convoquer le présent Sommet sur la question de l’insécurité maritime.

Un conclave des chefs d’Etat

Il est 9h50 ce lundi 24 juin 2013 lorsque, le président du Niger M. Mahamadou Issoufou frôle le perron du Palais des Congrès. Le chef de l’Etat de la République du Cameroun, M. Paul Biya, le tient par la main. L’image est forte. Il échange quelques mots avec son invité, avant de le conduire au salon d’honneur. Le scénario se répète dix fois. Le cortège du président Nigérien fait ainsi place à ceux de M. Blaise Compaoré du Burkina Faso, M. Goodluck Ebele Jonathan du Nigéria, M. Boni Yayi du Bénin, M. Manuel Pinto Da Costa de Sao Tomé et Principé, M. Denis Sassou Nguesso du Congo, M. Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatoriale, M. Idriss Deby Itno du Tchad, M. Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, M. Ali Bongo Ondimba du Gabon et du président Togolais Faure Gnassingbé.

11h10, les douze chefs d’Etat font leur entrée dans la salle du Sommet. Ils y sont précédés des représentants de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de la présidente de la Commission de  l’Union Africaine (UA), du président en exercice de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), des République de Gambie, du Libéria et du Burundi. Mais aussi de Mme Chantal Biya et Constancia Mangué de Obiang respectivement, premières Dames du Cameroun et de la Guinée Equatoriale. Les deux femmes ont pris place au balcon, en face de l’estrade d’honneur. La salle à deux niveaux était noire de monde. Les membres du gouvernement, les ambassadeurs, le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé, les administrateurs des Armées des pays concernés par le Sommet, les officiels, les observateurs, les experts ayant contribué à la préparation de l’événement et les photographes occupaient le niveau du bas. Celui du haut était réservé, en dehors des premières Dames, aux épouses des membres du gouvernement, à la presse, au Cercle des Amis du Cameroun (CERAC), aux délégations étrangères aussi bien du corps diplomatique qu’administratif.C’est aux alentours de midi que la cérémonie a réellement débutée. Après l’exécution de l’hymne national du Cameroun, le président camerounais, Son excellence Paul Biya, alors président de séance,a donné la parole à six orateurs. Comme dit plus haut, la phase des discours est introduite par M. Gilbert Tsimi Evouna. Il est revenu sur le contexte du Sommet, qui  selon lui, est historique en ce sens qu’il devrait être une prise de conscience de la main mise des Etats dans les espaces maritimes. Place était ensuite donnée aux représentants, de la présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosanaza Dlamini-Zuma, du Secrétaire Général de l’ONU M. Ban Ki-Moon, du président en exercice de la Commission du Golfe de Guinée (CGG) le président d’Angola, M. Jose Edouardo Dos Santos. M. Paul Biya a ensuite donné la parole au président en exercice de la CEDEAO, le président ivoirien M. Alassane Dramane Ouattara. Après son arrivée sur l’estrade, l’homme d’un certain âge, prend quelques minutes pour se retrouver dans ses notes. L’orateur souligne que le Cameroun est le pays adéquat pour débattre des questions relatives au Golfe de Guinée. C’est ainsi que, selon lui, le Golfe de Guinée est une plate-forme où se joignent les différentes institutions internationales que sont la CEEAC, CEDEAO et la CGG. En ce sens, le Golfe de Guinée regorge d’énormes richesses, dont 70% des produits pétroliers en Afrique y est concentré. Par la suite, le président de la CEDEAO a relevé que les chefs d’Etats présents adopteront trois documents stratégiques à savoir : le protocole d’accord sur la sureté et la sécurité dans l’espace maritime de l’Afrique Centrale et de l’Ouest, le code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie et la déclaration politique sur la sureté et la sécurité dans l’espace maritime commun. En effet, « en signant ces déclarations, nous nous engageons à harmoniser le cadre juridique devant aider à traiter ces délits », a-t-il souligné. A son tour, le président tchadien M. Idriss Deby Itno, alors président en exercice de la CEEAC a déclaré que : « le sommet ne concerne pas seulement les pays riverains du Golfe de Guinée. » Après ses prédécesseurs, M. Paul Biya a enfin, passé la parole à « moi-même » comme il l’a déclaré. Non sans arracher des sourires à l’assistance, le président du Cameroun est accompagné par une valse d’applaudissements, jusqu’à l’estrade. Durant son discours d’ouverture, le président hôte du sommet a relevé : « face à la récurrence et à l’action déstabilisatrice du phénomène de la piraterie maritime, les Etas du Golfe de Guinée ne sont pas restés les bras croisés ». En effet, au niveau de la CEEAC,  le Centre Régional de Sécurisation Maritime de l’Afrique Centrale (CRSMAC) est mis en place. Ainsi qu’un mécanisme de financement de la sécurité maritime. Une stratégie maritime est en cours d’élaboration à la CEDEAO, « il y a aussi le bien nommé programme ‘‘ Opération prospérité ’’, dans le cadre duquel les forces de sécurité nigérianes et béninoises patrouillent conjointement sur les côtes du Bénin », a souligné M. Paul Biya.

Avant l’entrée du huis clos pour leurs travaux, les chefs d’Etats ont eu droit à un film documentaire qui était la dernière articulation de la cérémonie d’ouverture du Sommet. Le documentaire est revenu sur le contexte de la piraterie maritime en Afrique. En effet, la piraterie contribue à la baisse des revenus pétroliers. Le film donne une idée claire de la situation géostratégique et économique de l’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Ouest. En effet, la zone du Golfe de Guinée suscite de l’intérêt du fait de ses ressources naturelles que sont principalement le gaz et le pétrole.

Une conférence de presse au Sommet

C’était l’occasion pour les responsables de la CEEAC, la CEDEAO et la CGG d’apporter des éclaircis sur le contexte du Sommet au cours d’une conférence de presse. La question du financement pour la sécurisation des espaces maritimes a été évoquée. Prenant la parole, le président de la CEEAC, alors président de séance de la cérémonie de clôture du sommet, M. Idriss Deby a indiqué que : « çà coûte cher certes, mais pour sécuriser ces espaces maritimes, il n y a pas un prix. Nous allons mettre les moyens qu’il faut, en particulier mutualiser les moyens des deux sous régions et de la CGG. »Par la suite, il rajouté que ceci se fera avec « l’appui de la communauté internationale et nos partenaires qui ont assisté à ce sommet ».Cependant, selon le président tchadien, les chefs d’Etat ne peuvent pas clairement établir le coût exact de cette initiative sécuritaire des espaces maritimes. Ceci se justifie par le fait que : « pour le moment nous n’avons pas eu des échanges  sur la participation de chaque Etat. Les experts qui vont travailler nous rendrons compte. A partir de cet instant on saura la contribution des Etats, des Organisations sous-régionales, continentales, internationales et les partenaires », a t-il souligné. La protection des peuples qui vivent dans les zones littorales n’est pas en reste. A cela, M. Idriss Deby a rassuré : « parmi les pays membres il y a les pays insulaires, ceux qui ont une côte maritime et d’autres qui n’ont pas de façade maritime. Alors, lorsqu’on parle de sécurisation en termes d’espaces maritimes, cela englobe l’ensemble. Il ne s’agit pas seulement des bateaux qui transportent des marchandises en exportation et en importation. Il s’agit d’une sécurisation globale.»Autrement dit, la sécurisation tiendra naturellement compte des populations qui sont les principaux acteurs de ces espaces maritimes.

En substance, la piraterie désigne une forme de banditisme pratiquée sur mer par des marins appelés pirates. Partant, la piraterie maritime touche les principales voies de navigation et met en danger la vie des professionnels de la marine marchande du monde entier d’ailleurs, plusieurs centaines d’entre eux étant pris en otages chaque année. Ce constat a mis les chefs d’Etat et de gouvernement du Golfe de Guinée en état d’alerte. Ainsi, ils ont trois ans pour mettre en pratique les résolutions qu’ils ont prises au sortir du Sommet organisé, autour de la sureté et de la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée.

Larissa C. Likeng


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