Sociétés coopératives : L’Etat appelle les GIC à muter

Le ministre de l’Agriculture et du Développement Rurale (MINADER), M. Lazare Essimi Menye, était face à la presse, le 09 juillet 2013, pour expliquer la vision de l’Etat camerounais par rapport au mouvement coopératif.

« Il faut que les GIC [Groupes d’Initiative Commune] se muent en sociétés coopératives, car le Cameroun est un Etat-membre de l’OHADA [Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires] et depuis le 15 mai 2013, l’Acte Uniforme OHADA relatif aux sociétés coopératives s’impose à tous les pays membres et à toutes les organisations qui s’y trouvent. La mise en harmonie des textes est donc engagée.» .Telle a été la déclaration du ministre de l’Agriculture et du Développement Rurale (MINADER), M. Lazare Essimi Menye, dans la salle de conférence de son département ministériel, où il a reçu un peu plus d’une cinquantaine d’hommes de médias,  afin de repréciser l’intérêt que l’Etat camerounais entend désormais porter au mouvement coopératif au Cameroun. Le prétexte de cette communication était la célébration par le Cameroun, le jeudi 04 juillet 2013, de concert avec la communauté internationale, de la 19ème journée internationale des sociétés coopératives. Le thème de cette journée, intitulé « la coopérative : une entreprise qui reste forte en temps de crise », est d’ailleurs revenu plus d’une fois dans le discours du  MINADER. L’une des idées à retenir de cette rencontre du ministre avec la presse est que, les activités des coopératives ne sont pas réservées aux pays pauvres. Au contraire, les pays industrialisés s’appuient également sur l’économie sociale et particulièrement sur les sociétés coopératives. A titre d’illustration, le secteur laitier aux Etats-Unis est dominé par les sociétés coopératives. Il en est de même en France ou au Canada où, le mouvement coopératif est très important. Pour  étayer son propos, le MINADER a déclaré, « Je veux prendre pour exemple ici, le cas d’une coopérative en Turquie que j’ai eu à visiter lors de mon dernier déplacement dans ce pays. Cette coopérative s’appuie sur un effectif de plus 1,5 million de membres. Il faut comprendre que, le pouvoir de négociation d’une telle coopérative vis-à-vis des fournisseurs est très grand.».

Des GIC aux Coopératives

« Les uns et les autres ont pensé que les GIC étaient une forme juridique d’organisation qui permettait de se mettre en marge du paiement des impôts. Cette situation a abouti à la situation où nous nous trouvons aujourd’hui avec plus de 12 000 GIC au Cameroun », a expliqué le ministre, M. Lazare Essimi Menye.Si les GIC ont toujours existé  au Cameroun depuis l’indépendance, on peut noter, selon le ministre que, le mouvement coopératif à proprement parler, a également joué un rôle d’importance dans l’économie camerounaise. De fait, les coopératives du secteur cacao, café et coton ont tiré l’économie camerounaise au moins jusqu’au début de la crise économique des années 1990. Pour illustrer ce rôle des coopératives, le ministre s’est appuyé sur l’Union Centrale des Sociétés Coopératives Agricoles de l’Ouest (UCCAO) qui était avant la crise, le 3ème plus gros employeur au Cameroun, après l’Etat et la Cameroon Development Corporation (CDC). De l’aveu du MINADER, l’Etat camerounais n’a pas donné les moyens à ces entités  afin qu’elles puissent s’adapter à l’évolution de l’économie. « C’est conscient de cette lacune et du défi à relever que le Chef de l’Etat a instruit que le secteur de l’économie coopérative soit redynamisé», a expliqué le ministre Essimi Menye.

Ce que l’Etat promet

« Les GIC ont existé, ils existent encore en très grand nombre, quoique cette abondance ne soit pas synonyme de fiabilité. Ce que le gouvernement veut, c’est que les GIC soient plus formels et mieux restructurés,  afin qu’ils soient de vrais soldats du développement économique », a expliqué le MINADER. L’Etat entend, selon ce membre du gouvernement, homogénéiser les actions et les activités des entités désirant se mettre en coopératives. Le gouvernement veut par ailleurs  encourager le mouvement coopératif en mettant en place un encadrement clair et des moyens de conseil technique. Il sera également question pour les pouvoirs publics de former des promoteurs et de fournir aux paysans et aux producteurs la documentation pour parvenir à des groupes bien structurés.  « Ce que nous ne voulons pas, c’est l’improvisation », a déclaré le ministre pour se résumer. La société coopérative, en guise de rappel, est un groupement autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d'une entreprise dont la propriété et la gestion sont collectives et où le pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes coopératifs . Les principes coopératifs universellement reconnus, à savoir, l’adhésion volontaire et ouverte à tous, le pouvoir démocratique exercé par les coopérateurs, la participation économique des coopérateurs,  l’autonomie et l’indépendance, l’éducation, la formation et l’information. Désormais, la règlementation de cette forme d’organisation de l’économie sociale est du ressort de l’OHADA et plus précisément de l’Acte uniforme relatif aux sociétés coopératives (Au-scop) adopté le 15 décembre 2010 à Lomé au Bénin et publié au journal officiel de l’OHADA, le 15 février 2011.

Willy S. Zogo

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