Culture: Mboucke, Taxi et écrivain engagé

Prosper Mboucke, essayiste engagé, a présenté au public le 12  juillet 2013 dans la salle de lecture de la libraire des peuples noirs, deux de ses ouvrages.

«  Je suis un taximan et je tire dans cette activité la quasi-totalité de mes revenus. Mais cela ne m’empêche pas d’être un écrivain  citoyen.», c’est ainsi que Prosper Mboucke se dépeint.  Le fait qu’on puisse être taxi et essayiste peut sembler anecdotique, pourtant il est réel. Et pour cause, le public a découvert cet auteur dans la salle de lecture de la librairie des peuples noirs au travers de deux ouvrages dont les titres sont formulés sous forme d’interrogations. L’un s’intitule « l’échec de mes supplications à mon président ? » et l’autre, « Cameroun, jusqu’à quand la protection de Dieu ?».

Auteur chrétien

Ce qui marque le lecteur dans l’ensemble de l’œuvre de Prosper Mboucke, c’est la pléthore des citations bibliques qui essaiment ses textes. A la question de savoir quelle est la justification d’un tel attachement au religieux, l’auteur, tout de blanc vêtu,  rappelle qu’il a été paroissien de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) à Messa I dans le quartier Mokolo plusieurs années durant. Il explique par ailleurs que cet état des choses à fortement influé sur sa manière d’écrire. L’essayiste, comme pour achever de convaincre ses lecteurs sur son attachement à Dieu et l’influence de celle-ci sur ses œuvres, explique que : « le besoin d’écrire m’est venu par un songe, j’ai eu comme des révélations ».

L’auteur cite par exemple un passage biblique, Timothée 3, versets 16 et 17, dans lequel l’apôtre Paul déclare : « toute écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, formé à la justice : ainsi l’homme de Dieu se trouve t-il accompli, équipé pour œuvre bonne. ». Prosper Mboucke en conclusion de « l’échec de mes supplications à mon président ? », prêche au lectorat et notamment au destinataire de ses lettres, le président de la République, Paul Biya, de  ne pas compliquer la vie, car revenir entièrement à Dieu en abandonnant toutes les pratiques qui ne l’honorent, est toujours salutaire.

Auteur engagé et impavide

Engagé, l’écrivain Prosper Mboucke l’est résolument comme en témoigne l’ensemble de ses questionnements sur la vie et le futur du Cameroun. L’auteur explique vouloir apporter des réponses concrètes aux problèmes qui minent son pays. Un pays où,  écrit-il, « la moindre étincelle peut provoquer un cataclysme ».

Pour apporter des réponses, l’écrivain s’est proposé d’adopter une démarche épistolaire au chef de l’Etat premier des Camerounais. En effet, les supplications dont l’auteur fait allusion dans son ouvrage « l’échec de mes supplications à mon président ? » ont été faites au travers de 20 lettres adressées au président de la République, Paul Biya. C’est ainsi que cet ensemble de lettres  adressées au chef de l’Etat entre le 31 mai 2001 et le 22 juin 2008 que l’imprimerie pilote de Yaoundé a compilé dans un ouvrage de 118 pages.

Au travers de ces missives, l’auteur passe en revue les grands évènements qui animent la vie sociale et politique du Cameroun. Tel est le cas d’une missive que Prosper Mboucke a adressé au président de la République à la faveur du 30ème anniversaire de l’Etat unitaire. Dans cette lettre, l’auteur écrit par exemple, « Excellence, je vous prie de créer une semaine culturelle nationale. »

L’ouvrage, « Cameroun, jusqu’à quand la protection de dieu ? » qui est tout aussi engagé, religieux et interrogateur n’emprunte pas pourtant la même démarche épistolaire. L’écrivain le présente en sous-titre comme une sonnette d’alarme tiré par lui sur la vie des Camerounais. En 183 pages, Prosper Mboucke aborde des sujets tels que l’état du Cameroun, les rapports  des Camerounais avec leur pays, « ce que Dieu attend de nous à l’image de son dessein ».

Mais par-dessus tout, l’essayiste se présente comme un homme qui n’a plus peur de rien. « En adressant ces différentes requêtes aux politiques camerounais, je n’ai pas peur de ce qui peut arriver », a déclaré le taxi-écrivain. Il renchérit en expliquant: « en me décidant d’écrire ces livres, j’avais décidé de tourner le dos à la peur. Je m’exprime en toute liberté je n’ai pas peur qu’il m’arrive quoique ce soit ».

De toute cette œuvre fortement empreinte de religiosité, on retient que le ton de l’auteur se veut incisif mais aussi surtout accessible. En effet, « l’échec de mes supplications à mon président ? », coûte 1000 f et le « Cameroun, jusqu’à quand la protection de Dieu ?» revient au lecteur à 1500 f. Les deux ouvrages ne sont cependant accessibles qu’à la libraire des peuples noirs pour des raisons financières selon, l’auteur.

Willy S. Zogo

Articles liés

Science E = mc2, c’est fini ?

Moyen –Orient

Nations Unies : fin de rideau

Santé:

Africa

Visitor Counter

Cameroun 70,3% Cameroun
France 7,2% France
États-Unis d'Amérique 4,1% États-Unis d'Amérique
Inconnu 3,5% Inconnu

Total:

116

Pays
03203295
Aujourd'hui: 30
Cette semaine: 62
Ce mois: 944
Mois dernier: 1.143
Total: 3.203.295