En organisant un atelier pour les Hommes des médias le 08 août dernier à l’hôtel Azur à Yaoundé, l’Organisation Internationale du Travail et le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale aspiraient à définir un cadre de concertation et de dialogue permanent, en vue de favoriser l’accès des autochtones aux médias.
Venus des dix régions du Cameroun, les hommes des médias, exerçant aussi bien dans la presse écrite, que dans les chaînes de radio et de télévision, ont été sensibilisés sur l’importance du respect de leur culture, comme moyen de lutte contre les stéréotypes, de défense de l’identité des peuples autochtones dont les représentants étaient présents au cours de cet atelier.
Après la présentation d’un documentaire sur les Droits des peuples autochtones au Cameroun, les journalistes ont eu un aperçu des instruments juridiques et régionaux de promotion et de protection des droits des peuples autochtones, très souvent exploités et marginalisés et le rôle qui est le leur en matière de promotion et de protection de droits de ces peuples dans le traitement de l’information.
Instaurée par les Nations Unies le 23 décembre 1994 à l’occasion de leur quarante neuvième session cette journée a pour objectif de marquer une attention particulière sur la situation des nombreux peuples autochtones du monde entier, qui subissent encore des discriminations, la violation de leurs droits et d’autres formes d’injustice en raison de leur spécificité culturelle et leur mode de vie.
Estimés à plus de 350 millions de personnes dans le monde entier, les populations autochtones ont beaucoup de peine à faire entendre leurs voix sur les questions liées à leurs droits. Parmi ces problèmes, il y a ceux de discrimination dans l’emploi, les multiples handicaps qu’elles subissent dans des domaines tels que l’accès à la terre et les droits des propriétés, le crédit, les débouchés commerciaux et bien d’autres ressources. Ces peuples sont très souvent dépossédés par la force de leurs terres à des fins de développement agricole, ainsi que d’exploitation forestière et d’activités minières.
Ce plaidoyer, auprès des Hommes des médias pour des actions médiatiques si nécessaires traduites dans les langues de ces peuples, veut maintenir davantage, l’attention des pouvoirs publics afin qu’ils prennent des mesures adaptées à leur tradition et culture, en vue de leur faire connaitre ainsi qu’à l’opinion nationale camerounaise, leurs droits et obligations, notamment en ce qui concerne le travail, les possibilités économiques, les questions d’éducation et d e santé, les services sociaux et les droits résultant de la convention 169 dans son article 30 qui stipule :»1. Les gouvernements doivent prendre des mesures adaptées aux traditions et aux cultures des peuples intéressés, en vue de leur faire connaître leurs droits et obligations, notamment en ce qui concerne le travail, les possibilités économiques, les questions d'éducation et de santé, les services sociaux et les droits résultant de la présente convention 2. A cette fin, on aura recours, si nécessaire, à des traductions écrites et à l'utilisation des moyens de communication de masse dans les langues desdits peuples. ».
Les travaux en groupe, à la fin de la journée, ont permis l’ébauche de l’élaboration d’un guide pratique pour les médias sur les droits des peuples autochtones.
Nicole Ricci Minyem