Vatican : le synode de la réforme

Pendant deux semaine, le Synode extraordinaire sur les défis pastoraux sur la famille, les évêques ont planché sur la question homosexuelles et sur les couples divorcés-remariés, sans arriver à un consensus.

Samedi 18 octobre, les 200 évêques ne sont tombés d’accord sur la façon dont l’Eglise entend agir face aux homos et aux divorcés –remariés. Après deux semaines d’après débats, deux textes ont été publiés : un rapport d’étape le 13 octobre, puis le texte final, qui sera envoyé dans les diocèses, où chacun sera invité à poursuivre la réflexion au niveau local, avant un prochain synode, avant un prochain synode en octobre 2015. Et c’est le Pape François qui prendra ensuite les décisions.

Enjeux du Synode

 

Deux questions majeures relatives à la famille, à savoir l’union homo et le mariage des couples divorcés-remariés. Il était donc question que les pères synodaux réfléchissent sur la façon dont l’Eglise doit envisager ces questions  dans une société  où son modèle idéal du mariage indissoluble, d’après les dogmes et les Saintes Ecritures, n’est plus en phase avec la réalité.

Dans les textes du Synode ce qui est neuf c’est le changement de perspectives dans la façon de considérer les familles « non règlementaires ».

La position du Saint père qui est resté l’arbitre durant ces assises est la suivante : « qu’il faut que l’Eglise soit miséricordieuse, qu’elle aille aux périphéries, de l’existence, plutôt que de rappeler la « Vérité ». Des propos qui indiquent à suffisance les clivages entre rigoristes qui collent au dogme et les libéraux qui militent pour l’ouverture d’esprit faces aux mutations modernes.

Pas d’accès au sacrement pour les homos et couples divorcés-remariés

S’agissant de l’union des homosexuels, le pape estime que « Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté  chrétienne ». Le texte a été, certes,  tronqué du rapport final, car l’ «  L’union homo n y vaudra jamais  le mariage »,

S’agissant des couples divorcés-remariés : le synode continue de déclarer le mariage comme étant indissoluble, tout en disant dans le même temps que des couples divorcés -remariés  dont le premier mariage est valide  peuvent être des couples légitimes. Or, selon toute logique, si le mariage est indissoluble, des divorcés-mariés ne pourraient qu’être illégitimes. Tout de même, qu’il s’agisse des concubins vivants hors mariage ou des couples mariés civilement, les textes  atténuent  les termes  de « péché » ou « erreur » ; Ils prennent acte de leur réalité et exhortent l’Eglise à regarder les aspects positifs  et à aborder ces situations de façon constructives.

Les paragraphes portant sur l’accès aux sacrements des personnes divorcées remariées et sur l’accueil des personnes homosexuelles n’ont pas recueilli la majorité nécessaire.

Les tentations du Synodes

Dans son discours conclusif du synode extraordinaire sur les défis pastoraux sur la famille, le Pape  François a tiré un bilan positif de cette expérience synodale, vécue dans une liberté de parole inédite, articulé autour de cinq tentations. Un jalon pour la suite à la réflexion sur la famille.

Première tentation : « La tentation de raidissement hostile, c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre (….) à l’intérieur de la loi, dans la certitude de ce que nous connaissons et non de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Du temps  de Jésus, c’est la tentation des Zélotes, des scrupuleux, des empressés et aujourd’hui  de ceux qu’on appelle les « traditionnalistes », ou aussi les intellectualistes ».

Deuxième tentation : « La tentation  d’un angélisme destructeurs, qui au nom d’une miséricorde traitresse met un pansement sur les blessures sans d’abord les soigner, qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est la tentation des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les libéraux ».

Troisième tentation : « La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre un long jeûne pesant et douloureux (Luc 4,1-4) et aussi de transformer le pain en pierre  et la jeter sur les pécheurs, les faibles, les malades (Jean 8, 7), c’est –à-dire de les transformer en fardeau insupportable (Luc 10, 27) ».

Quatrième tentation : « La tentation de descendre de la Croix, pour contenter les gens de ne pas rester à accomplir la volonté du Père, de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu ».

Cinquième tentation : « La tentation de négliger le₺ Depositum Fidei ₺(ndlr : le dépôt de la foi) en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou de l’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire. Nous appelons ₺byzantinisme₺, je crois, ces choses ».

Mais le Pape François a répété que ces tentations et ces contradictions étaient naturelles : « les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter encore moins nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maitre. Donc si Jésus a été tenté, ses disciples seront également tentés ».

Le synode n’est rien qu’un outil consultatif. Un synode n’édicte aucun texte de « loi », il  est purement consultatif, et ne constitue qu’une étape d’un long processus qui vient  à peine de démarrer.

Nadine Eyikè

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