Investir au Cameroun : Un sujet au centre des débats

Un ancien  président de la Commission européenne, un ancien Premier ministre sud-coréen et un puissant PDG d’une banque africaine aux côtés du président de la République, pour la leçon inaugurale de la Conférence économique internationale, sous le thème « Investir au Cameroun, terre d’attractivité ». C’était le 18 mai 2016 au Palais des Congrès de Yaoundé.

La salle de conférence était archicomble. Il faut dire que l’évènement était fort couru. Entre les personnalités du Sénat, ceux de  l’Assemblée Nationale, la Cour Suprême, le Premier ministre et les membres du gouvernement, les représentations diplomatiques, les investisseurs, hommes d’affaires, des économistes, et autres invités spéciaux ayant fait le déplacement de Yaoundé. Présence qui témoigne de l’importance de ces assises de deux jours : faire du Cameroun un pays compétitif pour son Emergence à l’horizon 2035.

Pour orienter les débats aux thématiques variées autour du thème central « Investir au Cameroun, terre d’attractivité », le Master of ceremony », en la personne du chef de l’Etat, son Excellence, le président de la République Paul Biya, a martelé dans son discours d’ouverture que : « Il faut pourtant rappeler que la croissance n’est pas une fin en soi. Bien plus, il est reconnu, y compris par les plus grandes institutions économiques internationales, qu’il faut aller au-delà de la mesure numérique du taux de croissance, pour rechercher une amélioration palpable des conditions de vie des populations ».  S’il est vrai que la mesure de la compétitivité des pays se mesure à l’aune de son taux de croissance, il est aussi vrai qu’au-delà des chiffres,   les pays  du continent peuvent  continuer d’enregistrer des taux de croissance de près de 5%, mais palissent de faibles performances en termes de productivité et demeurent peu attractifs. Le président de la République en est conscient et exhorte,  dans le cas du Cameroun, que l’on arrête d’appliquer des mesures complètement inutiles qui feraient le même effet qu’un cautère sur une jambe de bois.

L’Afrique doit faire le commerce avec elle-même

Dans son sillage,  l’ancien président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso dans son discours d’honneur n’a pas manqué de plaidé en faveur de l’ouverture commerciale. « Car, un des problèmes qu’il y a en Afrique, c’est que l’Afrique ne fait pas assez de commerce avec elle-même. Les pays restent très fermés sur eux-mêmes et ne bénéficient pas de tout leur potentiel immense qu’il y a dans le commerce régional et sous régional. C’est une illusion de de penser qu’on peut s’intégrer dans l’économie globale en ayant pas d’intégration régionale. Le Cameroun a pris la bonne décision en faisant le pari sur les APE. Dans mon analyse du développement  non seulement en Afrique mais aussi  en Europe, et dans d’autres continents, je dirai essentiellement qu’il y a trois facteurs cruciaux du développement, en plus de la condition de l’ouverture aux autres. Donc, l’ouverture commerciale suivie des trois facteurs structurels que sont les infrastructures, l’éducation et l’Etat de droit. C’est à ce niveau que nous Européens et Africains, devons faire beaucoup de choses ensemble….. ». L’intégration sous-région ale et régionale sont le premier pas pour s’arrimer dans l’économie mondiale. Les initiatives d’intégration africaines  sous régionales ont ainsi été encouragées. José Manuel Barroso sait de quoi il parle lui qui a présidé aux destinées de la commission européenne pendant une décennie. Il faut rappeler que c’est la mise en commun des productions de charbon et de l’acier  (ressources énergétiques de l’époque), sur proposition de Robert Schumann alors ministre des affaires étrangères de la France, qu’est née à l’Union européenne. Au début , seul s six pays répondirent à l’appel. L’on connaît alors aujourd’hui une Union aux frontières sans cesse repoussées. Un exemple de mutualisation qui se serait bénéfique au développement de l’Afrique.

Le miracle coréen

L’ancien Premier ministre sud-coréen Un-Chan Chung s’est quant à lui appesanti sur la croissance partagée. A cet effet, il a partagé sur l’expérience de son pays aux ruptures historiques successives, mais qui a fait preuve de résilience pour devenir le miracle économique d’aujourd’hui. La Corée n’est plus tributaire de l’aide au développement. Le pays trône majestueusement parmi les donateurs. Pour Un-Chan Chung, ce dont le Cameroun a besoin c’est : «d’une main d’œuvre qualifiée, pour les activités industrielles afin que s’ensuive le développement, car des  entreprises sérieuses, les qualités managériales et la bonne gouvernance sont d’une importance capitale. Que les entreprises se saisissent  des opportunités qu’offre le gouvernement pour encourager le secteur privé, avec le renforcement des outils bancaires, pour booster les projets. Je recommande le partage de la croissance pour le Cameroun. Toute chose qui va encourager la croissance économique durable, car, promeut le développement inclusif. Le mécanisme est celui de prendre chez les riches et donner aux pauvres. C’est dans le même temps la croissance économique et la richesse institutionnalisée ».

Les géants africains

« Quelque chose  de bien peut-il venir de l’Afrique » ? Les réponses à cette question récurrente s’inscrivaient toutes  dans le logique de  l’afro pessimisme : croissance zéro, crises économiques, faillite de l’Etat, le tout enchâssé dans les coups d’Etat et autres guerres civiles, bref, l’Afrique était mal partie, et c. Mais en écoutant la dernière leçon inaugurale  de la cérémonie d’ouverture de la conférence économique internationale, celle du PDG du Groupe UBA, Mister Tony Elumelu, l’on comprend que la question sus évoquée n’est plus d’actualité. En effet, cet homme affaires nigérian parmi tant d’autres fait la fierté du continent.  C’est ainsi qu’il pari sur l’attractivité du Cameroun en y invitant des investisseurs : « En tant que président directeur général du Groupe United Bank of Africa, implantés dans 19 pays et fondateur de la fondation Tony Elumelu, c’est un grand plaisir pour moi d’échanger sur les voies et moyens d’attirer les investisseurs au Cameroun ; ce n’est pas seulement le bon moment pour la tenue de cette conférence au Cameroun. Mais c’est aussi un moment intelligent pour l’avoir. Mon expérience de banquier et d’homme d’affaires m’a appris comment flairer un bon investissement et j’ai le plaisir d’affirmer aux investisseurs que le Cameroun est un bon endroit pour investir. Le Cameroun était le deuxième pays  dans lequel nous nous sommes implantés et le premier pays de l’Afrique francophone.   A travers nos différentes succursales dans le pays, nous sommes capables non seulement de créer de l’emploi à travers les prêts bancaires, mais aussi en embauchant les citoyens camerounais pour la gestion des nos différents services à l’intérieure comme à l’extérieur UBA a été en mesure de tirer parti de son implantation au Cameroun pour recruter et déployer des Camerounais pour servir à des postes de responsabilité  dans d'autres filiales».

C’était donc des plaidoyers de haut vol en faveur de l’attractivité de l’investissement dans notre pays. Ce, au regard de l’énorme potentiel qu’offre notre pays.

Nadine Eyikè

 

 

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