Les missions du magistrat

Quelle magistrature pour quelle justice  au Cameroun? Telle était  le thème d’une conférence organisée à l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature à la faveur  du cinquantenaire de la prestigieuse institution qui s’est célébré au début du mois de décembre 2009.

 Plusieurs magistrats de haut rang  ont apporté leur contribution à cette conférence dont le thème est d’une actualité indéniable. Quelle magistrature pour quelle justice au Cameroun ? Seuls les magistrats pouvaient, après  avoir fait  un état des lieux de la pratique de la justice dans notre pays, répondre à cette thématique.  Deux jours avant cette conférence, le chef  de la magistrature suprême,  le président de la République Paul Biya balisait le chemin dans son discours en précisant que : « La justice est la plus haute instance de régulation  sociale et la poutre maîtresse de la démocratie dans un Etat de droit ». Et la voix la plus autorisée ajoutait  que « Rendre la justice est une noble mission, mais aussi une lourde responsabilité ».  Ce qui nous amène à la mission  du magistrat qui est l’incarnation de la justice.  L’Ethique et la Déontologie doivent lui servir de guide.  Comme l’a affirmé  le Directeur des Affaires générales du ministère de la Justice, M. Oumarou Bamanga : « Le magistrat est appelé à rendre la justice sans crainte, sans faveur ni rancune et se comporter en tout, et partout avec dignité et loyauté». Ce personnage devrait sortir des moules de l’ENAM. Un homme nouveau  habité de probité qui devra agir avec impartialité pour asseoir l’état de Droit au Cameroun. Le serment  que chaque magistrat prête à l’entrée en fonction, lui demande de rendre justice conformément aux lois de la République, sans crainte ni faveur ni rancune, et se comportant avec droiture et loyauté.

Pour l’avocat général Joseph BELIBI, l’éthique et la déontologie doivent se retrouver dans le magistrat pour l’assainissement de l’environnement de la justice, étant donné que « l’acteur principal de la justice c’est le magistrat ». La mission du magistrat est l’assainissement de l’environnement judiciaire pour favoriser les investissements. La justice doit donc participer à la lutte contre la corruption ; cette dernière étant un frein au développement. 

Pour le premier président de la Cour suprême,  pour parvenir à un état de droit, la protection de l’indépendance du juge  est une condition sine qua none. Alexis DIPANDA MOUELLE a spécifié deux types d’indépendances: l’indépendance organique, celle qui soustrait le judiciaire dans son ensemble aux pressions extérieures et qui le conduit à ce titre à se gérer lui-même et l’indépendance fonctionnelle par laquelle, les juges sont rendus indépendants dans l’exercice de leurs fonctions, quels que soient les modes de gestion du corps auxquels ils appartiennent.

Le magistrat se présente ici, non plus comme un homme ordinaire, mais comme un homme extraordinaire, « qui entre dans la profession par conviction. La profession de magistrat est un appel ». C’est de cette magistrature-là dont a besoin le Cameroun pour garantir la justice et la bonne gouvernance. 

ENS

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