Presidentiel 2011

Premier bilan du baptême de feu d’Elections Cameroon

4e élection présidentielle depuis l’avènement du multipartisme au Cameroun,  le scrutin du 09 octobre dernier a la singularité d’avoir été le premier test de l’organisme indépendant Elecam, le désormais maître d’œuvre du processus électoral au Cameroun. Dans l’attente des résultats, quelle mention peut-on déjà donner à Fonkam Azu’u et son équipe.

 

Annoncée avec emphase comme devant être un moment fort remarquable, car susceptibles de déchaîner les passions et surchauffer les esprits, l’élection présidentielle du 09 octobre 2011 au Cameroun a brillé par le calme et la timidité qui ont accompagné les opérations de vote sur toute l’étendue du territoire national. D’entrée de jeu donc, l’on peut dire que le peuple camerounais est déjà le premier vainqueur de cette épreuve. Les Camerounais, par la sérénité qu’ils ont fait prévaloir, ont consolidé la paix sociale et la stabilité, si précieuses dans cette partie du monde en proie à la violence et aux turbulences politiques de toutes sortes.

Le déroulement du scrutin à lui-même est une autre avancée significative dans l’histoire politique du Cameroun. En effet, le fait même que l’organisation des élections soit confiée à un organisme indépendant de l’administration tel qu’Elecam est aussi une victoire pour la démocratie.

Maintenant, pour ce qui est de la gestion du scrutin par ce nouvel acteur, l’on peut d’ores et déjà le féliciter d’avoir presque réussi à se déployer sur toute l’étendue du triangle national. Au point où, d’après les informations qui nous parviennent,  la quasi-totalité des bureaux de vote a reçu le matériel électoral à temps. Et les Camerounais de tous les horizons et même de la diaspora ont pu aisément exercer leur droit civique.

 

Des irrégularités observées

Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, l’on a relevé quelques irrégularités. Le premier souci, si non le majeur, reste le problème de la distribution des cartes électorales et son corollaire le fichier électoral. L’on se souvient qu’Elecam a annoncé avec beaucoup de satisfaction le toilettage de l’ancien fichier hérité du MINATD et l’augmentation significative du nombre d’électeurs qui serait passé de 5 à plus de 7 millions. L’on ne saurait aussi oublier les multiples déclarations des responsables d’Elecam sur la fiabilité de ce fichier, fiabilité qui devait se traduire par la distribution des cartes d’électeurs à tous les inscrits. A la surprise générale, de nombreux électeurs régulièrement inscrits étaient aux abois, soit parce que leur nom ne figurait tout simplement pas sur la liste, soit qu’ils n’ont pas pu entrer en possession de leur carte. L’on pointe du doigt le manque d’expérience des services d’Elecam en charge de la confection et de la distribution des cartes d’électeurs. Pourtant, l’on a curieusement observé de nombreuses cartes d’électeurs cherchant propriétaire. Aussi, dans nos enquêtes, nous avons découvert que certains électeurs possédaient plusieurs cartes. Une mère de famille, représentant un parti politique dans un bureau de vote a découvert trois cartes de votes portant les noms de ses trois fils qui résident en hexagone depuis plus de 10 ans.

S’agissant du vote proprement dit, l’on a pu remarquer que les Camerounais n’ont pas manifesté beaucoup d’enthousiasme pour accomplir cet acte significatif. Nombreux sont ceux qui sont restés chez eux, arguant que le scrutin est sans enjeu : « nous savons que Paul Biya va gagner, notre voix ne va rien ajouter ». Cependant, ceux qui se sont donné de la peine n’ont pas eu à attendre longtemps pour accomplir leur devoir citoyen,  car les bureaux de vote dans certain quartiers étaient vides. A certains bureaux de vote, l’on pourrait  parler d’un taux de participation faible.  A l’école du centre par exemple, dans le bureau A, sur 381 inscrits il n’y a eu que 39 votants, et au bureau B 73 votants sur  296 inscrits. A certains  niveaux, l’on a pu observer certaines irrégularités : les responsables des bureaux de vote n’exigeaient pas la carte d’identité aux électeurs. Il suffisait d’être en possession d’une carte d’électeur et vous étiez autorisés à voter. Cette négligence a même occasionné certaines tentatives de votes multiples au Collège Vogt, n’eût été la vigilance du représentant du SDF du bureau E qui n’a pas manqué de protester avec virulence. De son propre témoignage, il y a bel et bien eu « des votes par procuration », et « des votes multiples », « la majorité de ces électeurs frauduleux étaient jeunes, poursuit-il et ne possédaient pas de carte d’identité ». Dans un autre bureau de vote, les bulletins de vote du RDPC ont été retirés sans que cela empêche la continuation du vote dans le bureau en question. Il n’est pas  superflu de faire remarquer l’absence des représentants des partis de l’opposition  dans les bureaux de vote. A l’exception du SDF, les 21 autres candidats étaient très rarement représentés.

 

Le calme et la sérénité

Le dépouillement enfin s’est déroulé dans la sérénité la plus absolue, les premières tendances placent déjà un candidat  en tête. Nous pouvons citer le cas du bureau E du collège Vogt où  cette candidature  rafle 212 voix et 29 voix pour celui qui le suit. Les autres formations politiques se partagent le reste. C’est pareil pour le Japon où Les  tendances sont presqu’identiques.

L’essentiel est sauf, les Camerounais ont voté dans le calme, il revient maintenant au Conseil Constitutionnel de proclamer les résultats. Il dispose  d’un délai de 15 jours à compter du jour de l’élection. Avant cela, il doit statuer sur les  20 recours en annulation du scrutin du 09 octobre qui  trônent   sur son bureau.

Achille Magloire Ngah

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