ETATS GENERAUX DE LA COMMUNICATION : Les réflexions sont ouvertes !

Le vice-Premier ministre, ministre délégué à la Présidence en charge des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, a procédé le 5 décembre 2012, au Palais de Congrès de Yaoundé, à l’ouverture de la cérémonie de lancement des 2émes Etats Généraux de la Communication.

«La communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », tel est le thème sous lequel la grand-messe de la communication a été placée pour sa deuxième édition, 18 ans après celle de 1994. En tant que représentant du Premier ministre, le ministre Amadou Ali a présidé la cérémonie de lancement des états généraux devant un parterre de personnalités de haut rang. Ainsi, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, le ministre de l’Enseignement Supérieure, Jacques Fame Ndongo, le gouverneur de la Région du Centre, Moïse Eyene Nlom, la représentante du délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé, Mme Rose Zanguélé ou encore l’invité d’honneur, l’ex-directeur-fondateur  de l’Ecole Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY), Hervé-Bourges, ont pris part à la cérémonie.
Il a été essentiellement question de rappeler aux participants, issus de tous les segments du secteur de la communication, les enjeux de ces assises.C’est dans ce sens que le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, a tenu à souligner qu’ « il s’agit bien des états généraux de la communication et non de l’information ». C’est donc sous cet angle élargi qu’il a rappelé son vœu de voir émerger de ces réflexions, la communication comme un « vecteur de développement ».Le décor ainsi planté, le ministre s’est ensuite attelé à présenter le contexte dans lequel le domaine de la communication a baigné depuis la tenue des derniers états généraux.


Selon lui, depuis 1994,le secteur de la communication peut certes revendiquer des acquis, mais des dénis  peuvent également être constatés ; il s’agit notamment du mépris de la règlementation par les acteurs des médias, avec comme effet induit, de nombreuses dérives au rang desquelles, l’atteinte à l’honorabilité des personnes àl’image de « perroquets qui jasent la rumeur » dans laquelle les journalistes aiment à se mettre. Il n’a pas manqué de présenter l’arsenal juridique qui encadre la communication au Cameroun et matérialise les efforts de régulation consentis par le gouvernement.

LE CONTEXTE JURIDIQUE DE LA COMMUNICATION.

Au plan interne, le ministre de la Communication a relevé la loi N° 90/ 059 sur la communication sociale promulguée le 19 décembre 1990 puis modifiée en 1996 ; la loi de 2006 régissant la publicité au Cameroun, le décret de 2000 sur les entreprises privées ou encore le décret de 2012, modifiant l’organisation et le fonctionnement du Conseil National de la Communication.                          
Au plan international, le Cameroun a ratifié des instruments juridiques tel que,l’Accord de Florence, repris dans le contexte africain par le protocole de Nairobi.
Parrallèlement à ces efforts des pouvoirs publics, l’existence de la convention collective des journalistes, signée en novembre 2008, a été évoquée. Afin d’optimiser l’application de ce cadre juridique, le ministre de la Commmunication n’a pas fait l’économie de quelques mesures qui seront prises à la suite des reflexions menées dans le cadre de ces états généraux. Il a notamment fait mention de la fin de la tolérance administrative et d’une plus grande prise en compte de la responsabilité sociale du journaliste.
L’allocution du ministre Amadou Ali qui a suivi, s’est voulue plus rassurante pour les participants. Il a ainsi affirmé aux participants, avoir prescrit « au ministre de la Communication, un comité de suivi pour la mise sur en place de leurs recommandations. »    
Les états généraux, comme l’a déclaré Issa Tchiroma Bakary, se posent comme une « réflexion critique autour des interrogations relatives aux médias ». Les trois jours de réflexions étaient centrés sur 9 ateliers thématiques à savoir :
- Médias, citoyennété et responsabilité ;
- Cadre juridique et institutioonnel des médias et de la publicité
- Statut des professionnels des médias et du secteur institutionnel de la communication
- Régulation et autorégulation des médias et de la publicité
- Viabilité économique des médias et qualité du pluralisme
- Assainissement de la télédistribution et structuration du secteur
- Audiovisuel et migration numérique : standards, normalisation et dividendes sectoriels
- Agir communicationel et impératif de perception positive
- Cybernétique et communication ;

LES DÉFIS


Intervenant  à la suite du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, l’invité spécial Hervé Bourges, pionnier de l’enseignement du journalisme au Cameroun, a tenu à souligner à l’intention des participants, les défis auxquels la communication camerounaise est appelée à faire face. Parlant des journalistes, il a souligné que « leur responsabilité est croissante, dans un univers où la communication tend à se déresponsabiliser ». Selon M. Hervé Bourges, le secteur évolue dans un contexte de mondialisation et de bouleversements technologiques, aussi, la réflexion des assises devrait porter, entre autres, sur  « la prise de conscience déontologique et un travail approfondi sur les nouvelles responsabilités des médias, confrontés aux contraintes temporelles de l’abondance, de la rapidité, de la caducité et de la brièveté de l’information ».
Celui qui a été  président de Radio France International (RFI) et du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) en France, s’est également penché dans son propos, sur les nouveaux médias, tels que les blogs « ces bloc-notes » personnels publiés sur Internet, le moteur de recherche Internet ou le téléphone portable, qui marquent un environnement médiatique en pleine explosion. Il n’a pas manqué d’évoquer le besoin pour le journaliste, d’avoir un trépied. Ainsi, « il n’y a pas de journaliste arrimé dans sa fonction sans un trépied solide de culture générale, de savoir-faire, de maîtrise technique et de discernement éthique et disposant d’un minimum de moyens pour exercer honnêtement son métier». Il a fini en conviant les hommes de médias à plus de responsabilité collective, responsabilité qui passe « par le refus de pratiquer un journalisme apocalyptique qui occulte la face cachée mais positive de la vie du monde et des hommes ».

LES ATTENTES…


Rappelons qu’au terme de ces états généraux, le gouvernement attendait de la part des participants, aussi bien les hommes de médias que des universitaires associés dans le cadre du comité scientifique, des propositions concrètes. Ces attentes de propositions se déclinent en au moins  autour de quatre axes :
Poser un état des lieux et un diagnostic du fonctionnement du secteur de la communication, en mettant en exergue les aspects juridiques et normatifs de l’exercice des differentes activités, les systèmes de régulation appliqués, les modes de financements des entreprises de presse, et l’organisation du marché publicitaire ;
Examiner les differents avant-projets et projets de textes législatifs et règlementaires soumis à l’examen des participants ;
Des recommandations visant l’harmonie du secteur de la communication ;
L’adoption d’un code de déontologie actualisé pour la presse et la publicité.
Mais, il est surtout ressorti de cette cérémonie de lancement des états généraux de la communication, la volonté de promouvoir la responsabilité et l’assainissement du secteur de la communication.

Willy S. Zogo

 

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